En se nourrissant de champignons et végétaux souvent trouvés au sol, les sangliers avalent nombre de substances absorbées par ces plantes. - Dany Kroon / Unsplash
En se nourrissant de champignons et végétaux souvent trouvés au sol, les sangliers avalent nombre de substances absorbées par ces plantes. - Dany Kroon / Unsplash
15 septembre 2023 à 10h07
Durée de lecture : 2 minutes
Armée
Catastrophes nucléaires
Pollutions
Une étude récemment publiée par l’American Chemical Society montre que les sangliers de Bavière, en Allemagne, présentent des concentrations notables de césium radioactif en provenance des accidents nucléaires et des retombées anciennes des essais atomiques.
Les sangliers d’Europe centrale sont considérés par les chercheurs comme des témoins de la contamination des sols, car leur alimentation est largement constituée des champignons et autres végétaux. 88 % des échantillons testés en Bavière dépassaient les limites réglementaires allemandes en matière de césium radioactif dans les aliments.
Armes atomiques
De surcroît, en analysant deux isotopes du césium (Cs 135 et Cs 137), ils ont pu montrer la source de la contamination prépondérante dans chaque échantillon : explosions d’armes atomiques ou accidents nucléaires.
Bien que l’accident de Tchernobyl ait longtemps été considéré comme la principale source de césium chez les sangliers, les chercheurs constatent que le césium ancien provenant des retombées d’explosions atomiques influence de manière significative les résultats. La part de césium en provenance des armes atomiques dans la chair des sangliers, du moins ceux qui dépassent la limite réglementaire, varie entre 10 et 68 % selon les cas.
L’étude montre ainsi que les 2 053 explosions nucléaires dans l’atmosphère qui ont été réalisés entre 1945 et 1998 ont encore aujourd’hui des conséquences sur des environnements naturels très éloignés des explosions. Selon les chercheurs, on peut s’attendre à ce que la pollution par le césium de l’accident de Tchernobyl ait des conséquences similaires et durables en Europe centrale, supérieures à ce que tend à indiquer la demi-vie relativement courte du césium 137 (30 années).
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