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Gare au faux miel dans les supermarchés

Le faux miel provient en majorité de Chine et de Turquie.

Du sirop fabriqué à base de riz, de blé ou de betterave sucrière… De nombreux lots de miel importés en Europe semblent contenir autre chose que du miel, d’après les analyses menées par la Commission européenne et publiées le 23 mars (en anglais). Pourtant, selon la loi européenne, aucun ingrédient ne doit être ajouté au miel, que ce soit du sucre, des additifs alimentaires ou des arômes. Tout pot contenant une autre substance constitue donc une fraude.

Si les falsifications de ce produit ne sont pas récentes, elles s’amplifient de manière inquiétante, malgré les contrôles. Sur 320 lots de miels testés par le laboratoire officiel du Joint Research Centre (JRC) pour la Commission, 46 % sont suspectés d’être des faux miels, provenant de Chine ou de Turquie. Or, lors des précédents contrôles réalisés sur la période 2015-2017, le taux de non-conformité n’était que de 14 %.

Pourquoi une telle hausse des fraudes ? « Le Joint Research Centre a développé une nouvelle méthodologie prometteuse. Autrefois, les fraudeurs diluaient le miel avec des sirops de sucre à base d’amidon de maïs ou de canne à sucre. Se sachant surveillés, ils les ont remplacés par des sirops fabriqués principalement à base de riz, de blé ou de betterave sucrière que les méthodes du JRC ont réussi à détecter. D’où ce résultat incroyable », explique l’association de consommateurs Foodwatch.

Des milliers de tonnes de miel frauduleux en Europe

Pour l’heure, cette nouvelle méthodologie n’est utilisée ni par les laboratoires officiels des États membres, ni par les laboratoires privés. « Des milliers de tonnes de miel frauduleux pénètrent le territoire européen et donc nos supermarchés depuis des années sans que nous n’en soyons jamais informés », regrette Foodwatch qui réclame un renforcement des contrôles.

Le risque pour la santé des consommateurs est considéré comme très faible, par la Commission européenne « en partant du principe que les sirops de sucre ajoutés sont propres à la consommation humaine ». Mais le miel frelaté est préjudiciable à toute la filière, en raison d’un prix défiant toute concurrence : en 2021, les sirops de sucre à partir de riz étaient disponibles entre 0,40 et 0,60 euros le kilogramme.

La France reste très dépendante de l’importation de miel. Nous en consommons environ 40 000 tonnes par an, quand nos abeilles en ont produit seulement entre 12 000 et 14 000 tonnes l’an dernier, selon l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf). En cause : le déclin des abeilles depuis les années 1990, lié en grande partie à l’usage de certains pesticides, notamment des néonicotinoïdes.

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