Glyphosate : les pays européens échouent à se mettre d’accord

La proposition de la Commission européenne de prolonger l'autorisation du glyphosate pour dix ans n'a pas obtenu la majorité qualifiée. - Guillaume Périgois / Unsplash
La proposition de la Commission européenne de prolonger l'autorisation du glyphosate pour dix ans n'a pas obtenu la majorité qualifiée. - Guillaume Périgois / Unsplash
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Le sort du glyphosate dans l’Union européenne reste en suspens. Une réunion des représentants des ministres de l’Agriculture des 27 États membres se tenait hier et aujourd’hui. La Commission européenne voulait prolonger l’autorisation du glyphosate pour dix ans. Sa proposition n’a pas obtenu la majorité qualifiée, c’est-à-dire l’approbation d’au moins 15 États sur 27, représentant au moins 65 % de la population européenne. Une nouvelle réunion pour décider du sort de la substance herbicide doit donc se tenir dans les semaines à venir, courant novembre.
Le suspens a pris fin quand, à la mi-journée, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé que la France s’abstenait. Une majorité d’États, notamment d’Europe de l’Est et du Sud, étaient prêts à resigner pour 10 ans. Mais l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, avaient fait savoir qu’ils s’abstiendraient ou voteraient contre.
Le résultat était donc suspendu à la position de la France, qui demandait à la Commission européenne un maximum de sept ans et certaines restrictions. Finalement, les discussions n’ont pas abouti.
10 ans sans conditions, trop long pour la France
« On a dit, depuis le début, que la proposition de la Commission telle qu’elle est formulée, dix ans sans conditions, ne correspondait pas à la trajectoire [de la France] », qui est de « restreindre les usages là où il y a des alternatives pour faire en sorte qu’il y ait moins de glyphosate », a justifié le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, auprès de l’AFP.
L’eurodéputé écologiste Benoît Biteau a dénoncé « la honte de l’abstention », rappelant qu’en 2017 Emmanuel Macron avait promis d’en sortir dans les trois ans, et que six ans plus tard, la France s’est certes abstenue mais proposait sept ans et n’a pas voté contre une réautorisation pour dix ans.