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TribunePrésidentielle

Journalistes, nous devons mieux couvrir la crise écologique

L’immeuble Le Signal de Soulac-sur-Mer menacé par l’océan après la tempête de 2014.

Le travail médiatique n’est pas à la hauteur de la catastrophe écologique, écrivent les auteurs de cette tribune. Ils et elles appellent leurs collègues journalistes à s’emparer de cet enjeu, d’autant plus important en cette période de campagne électorale.

Cette tribune a été rédigée par l’Association des journalistes de l’environnement (AJE), l’Association des journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE) et l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI).


Que nous arrive-t-il ? Alors que des élections présidentielle et législatives se profilent, alors que les scientifiques ne cessent de nous alerter sur l’urgence climatique, sur l’effondrement du vivant, le travail médiatique n’est pas à la hauteur des enjeux.

À chaque média d’aborder les questions environnementales selon sa sensibilité, ses priorités, sa subjectivité ; à chacun de choisir la place qu’elles méritent. Mais nous ne pouvons pas accepter qu’elles soient totalement ignorées au prétexte que tout a été dit, qu’il s’agit de sujets trop techniques ou trop anxiogènes ou que « l’environnement doit dépasser les clivages politiques ».

Le prochain exécutif devra entre autres prendre des mesures structurantes pour que la France atteigne les nouveaux objectifs climat définis avec ses partenaires européens (d’ici à 2030, c’est-à-dire demain). Les scénarios de transition présentés à l’automne par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’association Négawatt ou RTE montrent qu’il existe de nombreux chemins possibles pour aller vers la neutralité carbone. Les candidats aux prochaines élections ont toutes les cartes en main pour tracer le leur. Et nous, médias, avons la responsabilité de conduire ce débat politique qui peut être passionnant.

De la même manière que les rédactions ont été capables de se former aux enjeux sanitaires, elles peuvent — ou plus exactement elles doivent — se former aux autres enjeux de notre temps. N’oublions pas que tout est lié : le climat, la biodiversité, l’alimentation, la santé, la précarité… La question environnementale ne peut se résumer à l’avis de l’un sur la technologie éolienne, à l’avis de l’autre sur la chasse à courre ou à la division de telle ou telle famille politique.

Journalistes spécialisés en environnement, de sensibilités différentes, nous n’avons aucune légitimité pour distribuer les bons et les mauvais points aux candidats. En revanche, nous sommes tout à fait à notre place pour secouer nos rédactions en chef et les journalistes politiques qui alimentent le débat public. Consœurs, confrères, ressaisissons-nous. Soyons à la hauteur.

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