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L’EPR de Flamanville suspendu au défaut de Taishan, indique l’ASN

L’EPR de Taishan, dans la province de Guangdong, en Chine, en 2019.

Pour obtenir l’autorisation de mettre en service l’EPR de Flamanville, EDF devra d’abord faire la lumière sur l’incident de l’EPR 1 de Taishan en Chine, a indiqué l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à Reporterre jeudi 9 décembre. « L’ASN a demandé à EDF de prendre en compte le retour d’expérience de cet événement en amont de la mise en service du réacteur EPR de Flamanville. Pour cela, EDF devra soit démontrer que l’EPR de Flamanville n’est pas concerné, soit proposer des dispositions pour prévenir la dégradation du combustible », a écrit l’ASN.

« Il y a encore beaucoup de travail à effectuer sur ce chantier en amont des opérations de démarrage, et le retour d’expérience de l’écart de l’EPR Taishan 1 doit avoir lieu », a expliqué le même jour le directeur général adjoint de l’Agence de sûreté nucléaire, Julien Collet, lors de la conférence annuelle des commissions locales d’information (CLI).

L’EPR 1 de Taishan a été mis à l’arrêt le 30 juillet dernier, après que des barres de combustible endommagées aient causé une accumulation de gaz rares radioactifs dans le circuit primaire du réacteur. C’est la chaîne américaine CNN qui, la première, avait alerté sur cet incident.

Lire aussi : Fuite radioactive à l’EPR de Taishan : la Chine se tait

« EDF travaille actuellement en lien avec l’exploitant de Taishan (TNPJVC) et Framatome à l’interprétation des résultats des contrôles sur le combustible déchargé du réacteur de Taishan 1. Ces analyses visent à identifier les phénomènes ayant conduit à la rupture des gaines de combustible et à déterminer si les autres réacteurs EPR sont concernés », a encore précisé l’ASN. Le gendarme du nucléaire français dit n’avoir obtenu aucune information concernant le redémarrage de Taishan 1 « qui relève de la compétence de son homologue chinoise (NNSA) ».

D’après la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), qui aurait obtenu des informations d’un lanceur d’alerte travaillant dans l’industrie nucléaire, les dommages sur les gaines des barres de combustible auraient été provoqués par des vibrations anormales liées à un défaut de conception de la cuve. Ce défaut pourrait concerner les EPR de Flamanville et d’Olkiluoto en Finlande.

Lire aussi : Le défaut du réacteur chinois pourrait remettre en cause tous les EPR

Jeudi 9 décembre, Greenpeace a demandé un moratoire sur le chantier de l’EPR de Flamanville « tant que les investigations sur la cause des problèmes sur l’EPR de Taishan n’ont pas abouti ».

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