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L’incendie de Lubrizol a eu d’importants effets sur la santé des riverains, selon une étude associative

L’incendie de Lubrizol et Normandie Logistique a eu d’importantes conséquences en matière de santé des riverains, révèle ce mardi 19 mai au matin Rouen Respire. L’association publie les résultats d’une enquête de santé sur les effets de cet incendie, survenu la nuit du 26 septembre 2019 à Rouen (Seine-Maritime). « Il s’agit de la première étude épidémiologique sur la santé des populations après l’incendie », précise l’association.

Cette enquête a été réalisée entre le 24 janvier et le 10 mars 2020 par un formulaire de 60 questions, qui a été rempli par 565 participants, vivant principalement à moins de 10 km du lieu de l’incendie. L’association en tire quatre conclusions principales :

1. Les odeurs perçues et les dépôts de suie observés l’ont été bien au delà de la trajectoire du panache. Elles ont dans leur grande majorité ressenti plusieurs symptômes qui ont persisté parfois pendant des mois. Les symptômes respiratoire, ORL et surtout l’anxiété sont au premier plan (80% des participants pour l’anxiété). Les symptômes ont été d’autant plus durables que les odeurs ont été ressenties fréquemment, odeurs qui persistent encore aujourd’hui. Il semble donc inapproprié de se fonder uniquement sur la modélisation du panache pour étudier les conséquences sanitaires sur la population. (…) ;

2. Les personnes sont nombreuses à avoir contacté les services médicaux : 188 personnes, soit 33 % des participants, sont allées voir un médecin. (…) L’importance des conséquences médicales de l’incendie a donc peut-être également été sous-estimée ;

3. (…) 86 % des personnes ayant une pathologie respiratoire ont constaté une aggravation de celle-ci pendant plusieurs mois. 51 % des personnes ayant une autre pathologie chronique ont vu celle-ci s’aggraver ;

4. Les effets psychologiques sont importants : 81 % des répondants ont signalé une anxiété, parfois durable puisque 20 % des personnes en souffrent encore plusieurs mois après l’incendie. Les effets comportementaux le sont aussi : 46 % des participants ont quitté leur domicile dans les jours qui ont suivi l’incendie ; 81 % ont changé leurs habitudes par la suite. Ils ne se sentent toujours pas protégés face au risque industriel. »

Avec ces résultats, l’association espère pousser les autorités à s’engager dans un suivi sanitaire des populations, notamment afin de prévenir « l’apparition de pathologies à plus long terme ».

  • Source : Rouen Respire
  • Photo : Mardi 1er octobre 2019, des milliers de citoyens s’étaient réunis à Rouen pour exiger une plus grande transparence des autorités à propos de l’incendie de Lubrizol. © NnoMan/Reporterre

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