Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefEau et rivières

La justice limite l’irrigation dans les Pyrénées-Orientales

Passage à gué sur la Têt à Néfiach (Pyrénées-Orientales).

C’est une victoire pour la section Languedoc-Roussillon de France Nature Environnement (FNE). Le 29 novembre, le tribunal administratif de Montpellier, saisi par l’association, lui a donné raison en annulant une dérogation qui bénéficiait à des producteurs de fruits et légumes. Alors que les épisodes de sécheresse se multiplient, cette décision de justice prévoit de limiter drastiquement les prélèvements d’eau dans le fleuve de la Têt (Pyrénées-Orientales) pour irriguer leurs cultures l’été.

Jusqu’ici, maraîchers et arboriculteurs pouvaient utiliser cette eau pendant l’été dès lors qu’un débit minimal de 600 litres par seconde était observé dans le fleuve. À compter d’avril 2023, nul prélèvement ne pourra être fait en dessous d’un débit de 1 500 litres par seconde. Dans une interview donnée à France bleu Roussillon, la présidente de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales, Fabienne Bonet, a estimé que cette décision relevait de la « catastrophe ». Selon elle, de nombreuses exploitations agricoles vont être mises en « péril » du fait de l’abrogation de cette dérogation. Comme le souligne France 3 Pyrénées-Orientales/Occitanie, des agriculteurs ont demandé à la préfecture de faire appel de la décision du tribunal de Montpellier.

« Une part suffisante de l’eau doit être réservée à la nature »

De son côté, FNE Languedoc-Roussillon s’est félicité de cette nouvelle, arguant qu’« une part suffisante de l’eau doit être réservée à la nature ». Dans un communiqué, l’association rappelle ainsi que la Têt « abrite plusieurs espèces emblématiques de poissons (…) qui, pour vivre, ont besoin d’une quantité d’oxygène maximale et d’une température maximale, qui n’est permise que lorsque le débit du fleuve est suffisant ». Et de conclure : « Face au réchauffement climatique, nous n’acceptons pas que la vie des cours d’eau soit sacrifiée. Nous devons adapter nos activités et donc revoir certaines de nos pratiques d’irrigation. »

Alors que les alertes sur le front de l’environnement se multiplient, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les dernières semaines de 2023 comporteront des avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela.

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre ne dispose pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1 €. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

Abonnez-vous à la lettre d’info de Reporterre
Fermer Précedent Suivant

legende