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Covid-19

Le pollen nous rendrait plus vulnérable au Covid-19

Les fortes concentrations de pollen dans l’air, avec l’arrivée du printemps, entraîneraient davantage de contaminations au Covid-19, selon une étude de chercheurs allemands.

Le pollen nous rendrait-il plus vulnérable au Covid-19 ? Alors que la saison des allergies commence avec le printemps, des scientifiques ont établi une corrélation entre les contaminations par le coronavirus et les concentrations de pollen dans l’air.

Partant du constat que les vagues épidémiques du printemps 2020 coïncidaient avec la saison des pollens, des chercheurs allemands se sont penchés sur les données de 130 stations de mesure des pollens dans l’air dans 31 pays. « Notre analyse nous a permis de révéler une corrélation positive robuste et significative entre les taux d’infection par le Sars-CoV-2 et les concentrations de pollen dans l’air », ont expliqué les scientifiques dans leur étude, publiée le 23 mars dans la revue scientifique PNAS.

Plus précisément, ils ont conclu que « le pollen, parfois en synergie avec l’humidité et la température », pourrait expliquer « en moyenne 44 % de la variabilité du taux d’infection ». Ainsi, une augmentation de cent particules de pollen par mètre cube entraînerait, quatre jours plus tard, un taux d’infection par le coronavirus supérieur de 4 %.

« L’exposition au pollen affaiblit l’immunité contre certains virus respiratoires »

Les personnes allergiques sont particulièrement concernées, car « leurs muqueuses sont déjà abîmées par la réaction allergique, et donc plus fragiles face aux infections », précise Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l’Inserm, jointe par Reporterre. Pour autant, les non allergiques seraient également plus vulnérables : « L’exposition au pollen en suspension dans l’air augmente la sensibilité aux infections virales respiratoires », ont ainsi rappelé les scientifiques. Autrement dit, « le pollen affaiblit nos défenses face aux virus », explique Isabella Annesi-Maesano, en se référant à une étude parue l’an dernier à ce sujet. En se déposant dans le nez, les pollens neutraliseraient certains gènes du système immunitaire. « On peut aussi imaginer que les pollens transportent le coronavirus », ajoute la chercheuse, qui espère que de nouveaux travaux scientifiques permettront de mieux comprendre ces phénomènes.

« Comme nous ne pouvons pas éviter complètement l’exposition au pollen, nous suggérons une large diffusion des informations sur la coexposition pollen-virus afin d’encourager les personnes à haut risque à porter des masques à filtre à particules lors des fortes concentrations de pollen au printemps », concluent les auteurs et autrices de l’étude.

La concentration de pollen de bouleau dans l’air le 12 avril 2021, estimée par Copernicus.

Dans cette optique, le service européen de météorologie Copernicus a développé des outils permettant de faire des prévisions des taux de pollen dans l’atmosphère. À l’instar des bulletins météo, il est ainsi possible de connaître, quatre jours à l’avance, quelles seront les concentrations de pollen de cinq des espèces les plus courantes, à savoir le bouleau, l’olivier, les graminées, l’ambroisie et l’aulne.

Au-delà du Covid-19, « ces informations peuvent permettre aux cent millions d’Européens sujets aux allergies de prendre leurs médicaments ou de limiter leurs activités de plein air lorsque le taux de pollen est particulièrement élevé », écrit le service Copernicus dans un communiqué.

En effet, 1 personne sur 4 souffre d’allergies liées au pollen libéré dans l’air. Le coût des traitements, combiné à la perte de jours de travail, est estimé à 150 milliards d’euros par an. Et ces chiffres ne cessent de croître : en vingt ans, le nombre d’allergies liées au pollen a triplé. Cette augmentation spectaculaire provient en grande partie du dérèglement climatique : les printemps précoces provoquent une augmentation des quantités de pollen tandis que certaines plantes allergisantes, comme l’ambroisie, étendent leur aire de répartition.

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