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En brefEau et rivières

Les agriculteurs du Sud-Ouest pompent beaucoup trop d’eau, selon les écolos

Irrigation, illustration.

Les agriculteurs irrigants pris la main sur la pompe. Mercredi 27 juillet, quatre associations écolos du Sud-Ouest — dont France Nature Environnement Midi-Pyrénées — ont déposé plainte contre le syndicat des irrigants du bassin de l’Adour, qui recouvre une partie des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, du Gers et des Hautes-Pyrénées. En cause, selon les associations : alors que la sécheresse sévit dans tout le pays, les irrigants prélèvent trop d’eau, avec l’aval de l’État.

Un énième épisode dans ce feuilleton de plus d’un an. En février 2021, le tribunal administratif de Pau (Pyrénées-Atlantiques) avait annulé l’autorisation d’irrigation délivrée au syndicat Irrigadour pour le compte de 5 000 irrigants, en raison de volumes supérieurs à ceux déterminés par les autorités. Une décision confirmée en appel. Ces prélèvements étaient « supérieurs d’environ 35 % aux volumes prélevables initiaux notifiés en 2008 de 165,45 millions de mètres cube », indiquait alors la cour d’appel de Bordeaux. Pas de quoi « restaurer un équilibre entre les prélèvements et les ressources disponibles », selon le juge.

« L’État s’assoit sur les décisions de justice »

La justice avait laissé jusqu’au 31 mars pour que les irrigants régularisent la situation. Ce que n’a pas fait Irrigadour, continuant de pomper dans les cours d’eau et les nappes. Les préfets de départements ont donc signé une mise en demeure le 30 mai, fixant une nouvelle date limite fin août. Un laps de temps bienvenu pour les irrigants pour ces trois mois particulièrement tendus pour la ressource en eau. De plus, « les représentants de l’État ont fixé des volumes maximums prélevables qui sont quasiment identiques à ceux ayant justifié l’annulation par la justice administrative », a dénoncé FNE Midi-Pyrénées dans un communiqué.

Pour la présidente de l’association, Cécile Argentin, « en autorisant quasiment les mêmes quotas (266 millions de mètres cubes d’eau pourront être prélevés durant l’été 2022 alors qu’un volume de 278 millions a été annulé car disproportionné) dans son arrêté de mise en demeure, l’État s’assoit sur les décisions de justice reposant sur la gestion équilibrée de la ressource en eau, laissant entendre une fois de plus au monde agricole qu’ils ont tous les droits et qu’ils peuvent passer outre les situations de “crise de l’eau” qui s’annoncent. C’est irresponsable ! »

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