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Océans

Les chalutiers destructeurs traqués sur internet

Le « Scombrus » (81 mètres), pêchant entre Calais et Boulogne-sur-Mer, a été observé par Bloom à 5,5 km de la côte.

La fin de l’impunité pour les gros chalutiers ? L’association de défense Bloom a annoncé, lundi 13 mars, le lancement de Trawl Watch, une plateforme visant à traquer et dénoncer les engins de pêche les plus destructeurs. Inspiré de L’Avion de Bernard — qui recense depuis près d’un an les déplacements des milliardaires en jets privés —, ce compte espère rendre visible sur Twitter, LinkedIn et Instagram les ravages infligés à l’océan par les navires-usines.

Premiers bateaux pris pour cible : le « Prins Bernhard » (un chalutier pélagique de 88 mètres de long), le « Scombrus » (81 mètres) et le « Carolien » (126 mètres de long pour 17 mètres de large). Ces trois monstres peuvent capturer 400 000 kilos de poissons par jour, soit autant que 1 000 navires de pêche artisanale. Tous trois ont été observés par Bloom en train de pêcher à moins de 6 milles nautiques (11 kilomètres) de la côte, parfois au sein d’aires marines protégées. Une « absurdité écologique », selon Bloom, la bande côtière étant « une zone de nourricerie et de reproduction cruciale pour les animaux marins ».

L’association dénonce « l’assaut destructeur » de ces navires, « dont les filets gigantesques, tels des gueules géantes, peuvent avaler toute la vie marine de la surface jusqu’au fond de la mer ». Les mégachalutiers, poursuit-elle, génèrent également « un désastre social » en privant les pêcheurs artisanaux « d’un écosystème marin sain ». La solution, selon elle : démanteler les navires-usines et redistribuer leurs quotas aux petits pêcheurs. Une pétition a été lancée. En attendant que les institutions européennes se saisissent du problème des mégachalutiers, Bloom promet de continuer à les traquer.

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