Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefAbeilles

Les pesticides bousillent la fertilité des abeilles

Une abeille sur un cerisier.

Les pesticides affectent durablement la santé reproductive et la croissance démographique des abeilles. Même quand elles n’y sont exposées qu’une seule fois dans leur vie, elles ont une descendance bien moins importante. C’est ce que montre une étude publiée ce mois-ci dans la revue de l’académie des sciences états-unienne (Pnas), repérée par le Guardian. Cela contribue, selon l’équipe de scientifiques, à l’effondrement dramatique de la population d’abeilles observée au cours des dernières décennies.

L’équipe de scientifiques a mené son expérimentation sur des Osmia lignaria, des abeilles à la robe bleu foncé butinant sur les arbres fruitiers (cerisiers, pêchers, pommiers, amandiers…) Certaines d’entre elles ont été exposées à de l’imidaclopride, un néonicotinoïde très toxique pour les abeilles. En théorie, son utilisation est interdite en Europe hors usage sous serre. En pratique, une quinzaine de pays accordent toujours des dérogations temporaires.

L’étude porte sur un pesticide utilisé en France par les producteurs de betteraves

En France, les producteurs de betteraves sucrières peuvent par exemple en utiliser « à titre provisoire » depuis décembre 2020. L’Union européenne exporte par ailleurs des milliers de tonnes de néonicotinoïdes, notamment au Brésil.

Les abeilles exposées à l’imidaclopride au stade larvaire (via le pollen et le nectar contaminés avec lesquels leurs mères les ont nourries) avaient en moyenne 20 % de descendants en moins que celles n’ayant jamais été exposées à ce pesticide. Celles exposées à l’âge adulte en avaient 30 % de moins. Quant à celles contaminées à la fois au stade larvaire et à l’âge adulte, leur progéniture était en moyenne inférieure de 44 % à celle des abeilles « saines ».

« Les effets sont cumulatifs. Il ne faut pas être un génie pour réaliser qu’il suffirait de seulement quelques années d’épandage de pesticides pour que les populations d’abeilles diminuent dangereusement », a commenté dans le Guardian Lars Chittka, professeure d’écologie à l’Université Queen Mary de Londres (qui n’a pas contribué à cette étude).

« Cette nouvelle étude montre que même si les pesticides étaient interdits pour la saison 2022, nous observerions malgré tout les effets nocifs causés par les épandages de 2021. Les larves qui grandissent aujourd’hui et se préparent pour butiner les cultures de l’année prochaine sont déjà affectées de manière irréversible », conclut-elle.

Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois de septembre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende