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Les plages de l’Atlantique recouvertes de billes en plastique

Des centaines de pellets de plastique ont déjà été observées sur les plages du nord de la France en décembre 2022.

Des plages de plastique. Depuis début décembre, des dizaines, voire des centaines de milliers de billes de plastique blanches ont recouvert différentes plages de la côte atlantique. Après le Finistère en décembre, la Vendée mi-janvier, c’est au tour de la Loire-Atlantique d’être victime d’une pollution massive à ces granulés industriels. « Jamais une pollution aux pellets n’avait pris une telle ampleur sur les plages de la zone », a dénoncé Surfrider dans un communiqué. « Les billes ont fini par se mélanger avec l’eau et le sable, mais en fin de semaine dernière, à Pornic, c’était visuellement très impressionnant », a précisé Jean-François Grandsart, responsable de l’antenne locale de l’association Surfrider, à 20 Minutes.

Pour expliquer le phénomène, l’ONG avance plusieurs hypothèses. « Il se pourrait très bien qu’un ou plusieurs conteneurs chargés de pellets de plastique ait été perdus en Atlantique Nord et déversent leurs cargaisons sur les plages adjacentes, ou encore d’un relargage d’un conteneur déjà perdu il y a certain temps », a expliqué Cristina Barreau, chargée de l’étude des microplastiques chez Surfrider Foundation Europe. Les petites billes de plastique seraient alors charriées par les vents et les courants plus forts en période hivernale. Autre hypothèse : un accident industriel mal géré aurait conduit à la dispersion de pellets dans le milieu.

Selon le ministère de la Transition écologique, 41 000 tonnes de pellets en plastique sont perdues chaque année dans l’environnement en Europe. L’équivalent de 11,5 milliards de plastique, souligne 20 Minutes. Pour Surfrider, les rejets de pellets en plastique seraient en réalité nettement plus importants : de l’ordre de 160 000 tonnes en Europe et 230 000 tonnes à l’échelle mondiale. Ces plastiques sont alors ingurgités par la faune marine ou fragmentés en microplastiques.

L’ONG appelle la Commission européenne à légiférer rapidement, en adoptant des mesures contraignantes, en formant son personnel, en réalisant des audits annuels et indépendants, en pénalisant les rejets de granulés de plastique industriels et en refusant les nouvelles infrastructures visant à augmenter la production de plastique en Europe.

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