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14 mai 2016 / Christine Laurent (Reporterre)Issus de la pépinière angevine de Bernard Bureau, grand conopode, oignon rocambole et cerfeuil musqué ont voyagé jusqu’à la terre du Jardin sans pétrole. Dites « perpétuelles », ces plantes produisent plusieurs années de suite.
Sans transition, le temps est passé à l’été. Dans le jardin, à l’abri du vent et orienté au Sud, la température atteint 27 °C. Nous fauchons les graminées qui nous arrivent aux genoux afin de ménager un espace de pique-nique à l’ombre du charme et du chêne. Deux parpaings, une grille de récupération, une nappe épaisse, la table est mise et décorée de fleurs de soucis quand nos invités parisiens arrivent. On les a épaté avec notre dégustation d’asperges (deux étaient sorties de terre) et de salade du jardin (cresson alénois, chicorée et scarole) décorée de pétales de fleurs de soucis et de bourrache !
Pour autant, ce n’est pas un jour à trop prolonger le déjeuner ! Carré d’oseille à nettoyer, enrichir d’un peu de compost, arroser et pailler ; pois gourmands à palisser sur des tuteurs en bambou qu’il faut trier ; trouver la bonne place pour les plants que nous avons achetés la veille en Anjou, à l’occasion d’une visite amicale sur les bords de la Loire, et qui ont voyagé en train puis vélo depuis Angers.
La pépinière créée par Bernard Bureau propose de nombreuses plantes potagères dites « perpétuelles » car elles produisent plusieurs années de suite. Le jardinier, maintenant à la retraite, vient de leur consacrer un livre, [1] écrit en tandem avec le paysagiste-jardinier et chroniqueur, Philippe Collignon.
J’ai trouvé, sous ses serres de Savennières, le grand conopode (Conopodium majus), qui produit sur ses racines des petites tubercules au goût de noisette, de l’oignon rocambole, dont les oignons poussent sur la tête et non dans le sol, si bien que pour le récolter, on ne l’arrache pas mais on cueille ses bulbilles aériennes et un cerfeuil musqué (Myrrhis odoratum) dont les feuilles finement découpées aux fragrances anisées parfumeront omelettes et salades. Sur le marché, une jeune femme vendait d’autres vivaces intéressantes : une absinthe, dont la propriété qui m’intéresse est d’attirer les pucerons, et une menthe-basilic.
Il va pleuvoir cette semaine, presque chaque jour avec de la chance, et nous ne pouvons pas repartir sans semer quelques carottes et un mélange de verdure à couper, composé de roquette, de chou mizuna, de chicorée et de divers cressons. Ces mélanges qui couvrent le sol sans demander beaucoup d’entretien nous procurent maintenant de la salade toute l’année.
[1] Le Potager perpétuel, aux éditions Ulmer.
Source : Christine Laurent pour Reporterre
Photos : © Christine Laurent/Reporterre