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En brefPollutions

Ne jetez pas les sacs biodégradables au compost

Compost : « Ces matières peuvent polluer l’environnement et les aliments cultivés par les particuliers ».

« 100 % biodégradable », « compostable », « biosourcé »… Ces mentions incitent parfois les consommateurs à jeter les sacs en plastique sur lesquels elles sont imprimées dans leur compost. Or, la dégradation totale de ces matériaux n’est pas garantie, alerte l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

Dans un avis publié le 29 novembre, elle estime que « ces matières et leurs produits de dégradation sont susceptibles de contribuer à une pollution de l’environnement et des aliments cultivés par les particuliers, et de présenter ainsi un risque à la fois pour les santés humaine, animale et végétale ».

Des dangers potentiels pour la santé si on utilise ce compost au potager

La contamination peut provenir des différents constituants des matériaux, ou de microplastiques issus de leur dégradation. « Les constituants concernés peuvent être des polymères, des monomères résiduels, des additifs ou des charges inorganiques présentant des dangers potentiels aussi bien pour la santé humaine que pour l’environnement », explique Stéphane Leconte, coordonnateur de l’expertise à l’Anses.

Aussi faut-il, selon l’Agence, interdire aux fabricants d’utiliser toute allusion, incitation ou revendication à mettre des matières plastiques dans un compost domestique ou collectif. Elle demande également aux pouvoirs publics de sensibiliser la population via une campagne d’information, par exemple, à ne pas introduire de matières plastiques, même libellées biodégradables, dans le compost.

Au-delà, c’est tout le système encadrant le compostage industriel et domestique qui doit être revu. L’Anses recommande de privilégier la collecte des matières plastiques biodégradables dans une filière industrielle, au même titre que les autres emballages, en vue d’un usage maîtrisé des composts. Elle plaide enfin pour la création d’une norme unique intégrant « une évaluation de la biodégradabilité dans tous les milieux de l’environnement » et fixant des critères plus contraignants « tels que l’absence de perturbateurs endocriniens, de substances cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques ».

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