Notre-Dame-des-Landes, Florange, et partout : c’est la même lutte
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Luttes Notre-Dame-des-Landes« Nous allons choisir notre destin. Nous ne nous laisserons pas dicter une vision du monde qui n’est que la vôtre. »
« Nous avons choisi notre destin. Nous ne nous laisserons donc pas
dicter une vision du monde qui n’est pas la nôtre. » On croit
rêver.
Ayrault, qui menace ainsi les opposants à son projet
d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, a-t-il eu la même morgue, les
mêmes mots durs face à Mittal ? Bien sûr que non.
Son arrogance face aux paysans du bocage nantais n’a d’égal que sa veulerie face au nabab de l’acier. C’est contre la population qu’il gouverne
qu’Ayrault prétend avoir du chien. Et c’est toujours en connivence
avec les industriels qu’ici et là il agit ou laisse faire.
Rappelez-vous Sarkozy singeant de Funès : « Je serai servile avec les
puissants, ignoble avec les faibles. » Ça n’a pas changé en mai
dernier.
On pourrait opposer la cause écolo de Notre-Dame-des-Landes à la
défense de l’emploi à Florange. D’un côté des bouseux et des
décroissants délirants, de l’autre des métallos accrochés à un
enfer productif digne du XIXe siècle. Mais à l’Ouest comme à
l’Est, le cri est fondamentalement le même, la colère est commune :
on veut nous déposséder, nous ne lâcherons rien !
« Notre-Dame-des-Landes, mère de toutes les contestations »,
constate Le Monde du 7 décembre. À Lyon, « carton rouge » contre
le projet de grand stade de Décines-Charpieu. Dans le Sud-Ouest, on
s’oppose à deux lignes de TGV. En Isère, c’est non à un parc de
loisirs. Dans l’Aude et dans le Gard, c’est merde à des terrains de
golf. Dans le Val-d’Oise, on ne veut pas d’un méga centre
commercial baptisé Europa City. À Pézenas, refus d’une zone
commerciale en plein vignoble. À Strasbourg, rejet de la voie de «
grand contournement ouest »… Sans oublier, l’intense lutte contre
le TAV Lyon-Turin.
Pareillement, la résistance des gars de Florange est bien la frangine
de celle des Fralib et de tous les salariés jetables et corvéables.
Les hauts fourneaux sont à nous, pas à Mittal. Le bocage est à nous,
pas à Vinci.
Et puis surtout, rendez-nous nos existences volées,
rendez-nous cette vie qu’on nous demande d’éternellement sacrifier
sur l’autel de leurs superprofits.
Retour à l’envoyeur : « Nous allons choisir notre destin. Nous ne nous laisserons pas dicter une vision du monde qui n’est que la vôtre. »