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Culture et idées

Paolo Jacob, cinéaste du vivant

Les « Libertés prises » (2018) et « Nuisibles » (2020) sont deux films du jeune Paolo Jacob, qui racontent les êtres humains, leur désir de vie, de sens, et les nouvelles difficultés qu’ils affrontent avec la dérégulation du vivant. Autoproduits, ces films sont en accès libre sur internet.

En 2018, Paolo Jacob réalisait Les Libertés prises — « celles qu’on nous prend, et celles qu’on prend », précisait-il tout sourire. Un titre parfait pour ce documentaire-fiction en forme d’initiation à une liberté concrète, pour soi, et avec les autres. On y découvre les questionnements d’Élisa et Vincent, jeunes adultes engagés dans un parcours de compagnonnage pour découvrir l’autogestion et la vie en collectif. Une expérience que Paolo a lui-même vécue, et qui l’a « vraiment bouleversé, quoi ! Parce que tu te retrouves avec des gens qui se posent plein de questions, qui veulent changer de vie, de mode de vie, de travail, de rapport au travail, de rapport aux autres… »

Les libertés prises.

Paolo Jacob pose sur ce vivant un regard poétique d’une grande justesse

Deux ans plus tard, en 2020, Nuisibles (37 min.) nous rend sensible le quotidien éprouvant d’un agriculteur du Maine-et-Loire accaparé par la lutte contre les corbeaux, devenus « nuisibles » : « Un sentiment d’être en permanence sous pression. Ils sont là tout le temps, tout le temps ! » Quelque trente ans après « la fin du remembrement [1], l’agriculture intensive… ils n’ont plus de prédateurs, en fait, les corbeaux ». Si la jeune Fanny n’était pas présente du lever au coucher du soleil, tel un épouvantail vivant, les futures récoltes de maïs s’envoleraient en quelques heures.

C’est une conséquence de la destruction des « dispositifs spontanés de régulation », analyse, comme en écho, le philosophe du vivant Baptiste Morizot dans son dernier livre Raviver les braises du vivant (Actes Sud, 2020).

Une déroute rendue d’autant plus poignante que Paolo Jacob pose sur ce vivant un regard poétique d’une grande justesse. Tour à tour rosé, pommelé ou fauve, le ciel se laisse contempler longuement, comme pour nous libérer de l’emprise utilitariste. À l’instar de la faune, une biche magnifique entre deux rangées de maïs notamment, chassée de son habitat naturel, qui retrouve dans ces images d’une beauté troublante une place de premier plan.

Un cinéma rare, qui éveille à l’écologie relationnelle, et sensible.




Pour regarder ces films (et d’autres), et en savoir plus sur Paolo Jacob, rendez-vous sur son site.

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