Pêche clandestine : une plainte contre les thoniers français

Les vingt-et-un navires français sont accusés d’avoir éteint illégalement leurs balises de localisation. - Jean-Pierre Bazard / wikimedia / CC BY-SA 3.0
Les vingt-et-un navires français sont accusés d’avoir éteint illégalement leurs balises de localisation. - Jean-Pierre Bazard / wikimedia / CC BY-SA 3.0
Des associations de protection de l’océan – Bloom et l’ONG britannique Blue Marine Foundation – ont porté plainte, jeudi 1er juin, auprès du parquet de Paris contre l’intégralité de la flotte de pêche thonière tropicale française. Les vingt-et-un navires sont accusés d’avoir éteint illégalement leurs balises de localisation entre 37 et 72 % du temps entre le 1er janvier 2021 et le 25 avril 2023. Éteindre son instrument de géolocalisation est interdit par le droit international, européen et national pour les navires de pêche industriels. Ces balises permettent en effet de s’assurer que les bateaux ne s’aventurent pas dans des zones interdites, notamment dans des aires marines protégées.
Pour chacun des navires français visés par la procédure, Bloom et Blue Marine Foundation ont comptabilisé entre 21 et 61 extinctions de balises de plus de quarante-huit heures, pour un total, selon les cas, de 308 à 591 jours de pêche clandestine. En portant plainte, les deux associations entendent « mettre fin à cette situation inacceptable et obtenir une transparence totale sur les activités de pêche des armateurs thoniers français ». Ces derniers représentent 20 % des captures annuelles totales du pays (toutes espèces confondues).
Les navires thoniers français opérant dans l’océan indien ont également été épinglés par Bloom pour leur recours aux « dispositifs de concentration de poisson », une technique de pêche destructrice. Ces radeaux flottants, truffés de high-tech, sont chaque année responsables de la mort de millions de thons juvéniles, et de la prise accessoire de nombreuses espèces fragiles voire menacées, comme les requins soyeux, les tortues marines et les dorades coryphènes.