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Réparabilité des produits : un indice obligatoire et… trop peu affiché

La démontabilité d'un objet fait partie des critères de réparabilité.

Acheter du neuf, pourquoi pas, mais à condition qu’il soit durable ou, à tout le moins, facilement réparable. Pour aider les consommateurs dans leur choix, un indice de réparabilité doit obligatoirement être apposé depuis le 4 novembre dernier sur tous les lave-linge top (chargement par le dessus), lave-vaisselle, aspirateurs (qu’ils soient robots, filaires ou sans fil) et nettoyeurs haute pression proposés dans le commerce.

Depuis janvier 2021, cet indice s’affiche déjà sur quatre autres catégories de produits : les smartphones, ordinateurs, téléviseurs, lave-linge à hublot et tondeuses à gazon. Il se présente sous la forme d’un score de 1 à 10, avec une gradation de couleur de rouge à vert. Plus le score est faible, plus la couleur tend vers le rouge et moins l’appareil est réparable. Plus le score est élevé et tend vers le vert, plus l’appareil sera facilement réparable, gage d’une plus longue durée de vie.

Coloré du rouge au vert, allant de zéro à dix, il doit permettre au consommateur de repérer en un clin d’œil si l’appareil qu’il convoite est facilement réparable. © Servicepublic.fr

Ce score est calculé selon cinq critères : disponibilité de la documentation ; démontabilité, accès et outils ; disponibilité des pièces détachées ; prix des pièces détachées ; critère spécifique à la catégorie d’équipements concernée. Ces critères ont été détaillés dans plusieurs arrêtés publiés au Journal officiel du 4 mai 2022.

Encore faut-il que les distributeurs jouent le jeu et affichent cet indice ! Lors d’une opération « coup de stickers » menée dans un hypermarché Carrefour, l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) a constaté le 3 novembre dernier des lacunes dans l’affichage du logo sur les produits pour lesquels ce dernier était déjà obligatoire depuis un an et demi.

Des stickers « Où est l’indice de réparabilité ? » dans un hypermarché Carrefour

« Les militants ont bien cherché, mais même avec l’aide de loupes, ils n’ont pas trouvé l’indice sur l’ensemble des produits vendus, malgré l’obligation légale ! C’est pourquoi, ils ont collé des stickers “Où est l’indice de réparabilité ?” sur les étiquettes défaillantes », dénonce Hop, qui appelle les autorités de contrôle du marché à sanctionner cette absence d’affichage mais aussi le manque de fiabilité du calcul de l’indice.

Pour l’ONG, l’allongement de la durée de vie des appareils électroniques est « un enjeu essentiel » et cet indice est un réel moyen d’inciter les fabricants à l’écoconception de leurs produits. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (loi Agec) prévoit que cet indice devienne en 2024 un indice de durabilité, en intégrant de nouveaux critères comme la robustesse ou la fiabilité des produits. De son côté, l’Union européenne planche sur la mise en place d’un indice de réparabilité à l’échelle européenne.

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