Ségolène Royal n’ose toujours pas donner son avis sur Notre-Dame-des-Landes

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Politique Notre-Dame-des-LandesLa ministre de l’Écologie présentait mercredi 13 janvier ses vœux à la presse. Attendue sur la question de l’aéroport du Grand-Ouest, elle a refusé de prendre position, sinon pour appeler au « dialogue ».
Les voeux à la presse de Ségolène Royal, mercredi 13 janvier, se sont réduits à une brève allocution de moins de 10 minutes, au cours de laquelle elle a rappelé ses deux satisfactions de l’année 2015 : « l’issue formidable » de la COP 21 ainsi que la promulgation de la loi de transition énergétique et son « appropriation par la profondeur du pays » (sic). Pour 2016, l’objectif est l’adoption définitive de la loi sur la biodiversité, assortie de la mise en place de l’Agence nationale de la biodiversité.
Rappelant le lien entre climat et biodiversité, la ministre de l’Écologie n’a pas eu un seul mot pour Notre-Dame-des-Landes dans son allocution. C’était pourtant bien le sujet qui taraudait plusieurs des journalistes présents. La ministre ne s’est pas livrée au jeu normal des questions et réponses, et est descendue de l’estrade. On l’a quand même interrogée à ce moment. Embarrassée, elle a d’abord refusé de s’exprimer, répétant à l’envi qu’il ne s’agissait pas d’une conférence de presse officielle mais d’une « rencontre informelle et chaleureuse » : « Vous n’aurez pas de déclaration de ma part , je ne vais pas improviser, je n’alimente pas la machine à polémiques, ce n’est pas comme cela que je gère les affaires de l’État. »
« Je n’ai pas changé d’avis, je ne peux pas vous dire mieux »
Devant l’insistance des journalistes, elle s’est bornée au « dialogue » : « J’appelle à une reprise du dialogue, qui ne doit jamais cesser. » Avant d’insister sur la responsabilité des élus locaux : « Il y a eu des élections régionales, il y a donc des nouveaux élus. Je veux qu’ils prennent leurs responsabilités et qu’ils disent comment ils voient les choses. On ne peut pas se substituer aux élus, ceux-ci doivent reprendre le dialogue, ce n’est pas par la force que l’on règlera les choses. »
La force ? Ne pas y voir pour autant un désaveu de Manuel Valls : Ségolène Royal refuse de se montrer en opposition avec la politique gouvernementale, renvoyant la question aux journalistes : « Pourquoi toujours caricaturer et mettre en scène des oppositions à l’intérieur du gouvernement ? »
Pourtant, la ministre finit par lâcher : « Vous connaissez ma position sur le sujet, cela fait trois ans que je dis la même chose. Je n’ai pas changé d’avis, je ne peux pas vous dire mieux. »
En 2011, lors des primaires du PS pour la présidentielle, la candidate avait marqué un pas de côté dans ce dossier, demandant notamment une nouvelle enquête publique. Mais la solidarité gouvernementale l’a hier emporté chez Ségolène Royal : « Vous n’aurez pas le sujet-verbe-complément de façon à pouvoir exploiter la polémique et sortir une alerte ! »