Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefQuotidien

Près de 80 % des eaux en bouteille contaminées par des microplastiques

Bouteille en plastique, illustration.

Vous reprendrez bien un peu de plastique avec votre eau ? Un rapport d’analyse publié par l’association Agir pour l’environnement, le 21 juillet, révèle que sur neuf bouteilles d’eau les plus vendues en France [1], sept contiennent des microplastiques.

Le nombre de microplastiques détectés est très variable. Certaines bouteilles ne contiennent « que » une microparticule par litre (bouteille Evian de 1,5 litre ; bouteille rouge Badoit de 1 litre), tandis que d’autres montrent la présence de 5 voire 8 microparticules par litre (respectivement bouteille Vittel de 1 litre et bouteille Cristaline de 1 litre). Le triste record est détenu par la Vittel Kids de 33 centilitres (destinée aux enfants) : 121 microparticules par litre.

Les principaux plastiques retrouvés sont le polypropylène, le polyéthylène et le polyéthylène terephtalate. Des résultats qui laissent présager une contamination via le bouchon ou capuchon. Seules deux bouteilles n’ont pas montré de microparticules : la Volvic de 0,5 litre et la Carrefour source Montclar de 33 centilitres.

Des résultats sous-estimés ?

Agir pour l’environnement souligne que les conditions strictes des analyses réalisées en laboratoire ont pu conduire à une sous-estimation des résultats. L’exposition d’une bouteille aux UV (soleil), à la chaleur, ou sa réutilisation, est susceptible d’empirer l’apparition de microparticules de plastique. En outre, le laboratoire mandaté n’était pas équipé pour détecter des particules dont la taille est inférieure à 10 micromètres.

Il faut savoir que le plastique ne se dégrade pas. Il se fragmente en microplastiques, puis en débris encore plus petits, les nanoplastiques. La taille minuscule des particules leur permet de s’infiltrer partout. Agir pour l’environnement rappelle qu’en moyenne, nous ingérons l’équivalent d’une carte de crédit (5 grammes de plastique) par semaine.

Nous ingérons l’équivalent d’une carte de crédit par semaine

« Si elle s’appuie sur des méthodes d’analyse rigoureuses et reconnues, cette enquête n’a pas de visée scientifique, précise l’association dans le rapport d’analyse. Elle vise avant tout à donner un aperçu de la réalité de la présence de microplastiques dans quelques eaux embouteillées fortement consommées en France. » Face à ce constat alarmant, Agir pour l’environnement réclame une interdiction des bouteilles en plastique d’ici la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron, en 2027.

Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois de septembre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende