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Taxis volants aux JO : un avis défavorable sur le projet

Un Volocopter, exemple de taxi volant.

Les promoteurs du projet de taxis volants envisagé à Paris pour les prochains Jeux olympiques (JO) vont devoir revoir leur copie. Le 7 septembre, l’Autorité environnementale (AE) a rendu un avis dans lequel elle juge que l’étude d’impact qui lui a été fournie est incomplète.

Le groupe Aéroports de Paris (ADP), maître d’ouvrage du projet, prévoit l’implantation en 2024 d’un « vertiport », c’est-à-dire d’une plateforme d’accueil flottante temporaire sur la Seine, au niveau du quai d’Austerlitz. De là, décolleraient des eVTOL, petits aéronefs électriques à décollage et atterrissage verticaux, à mi-chemin entre drone et hélicoptère. Ces engins emprunteraient des couloirs aériens déjà existants pour rejoindre l’héliport d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).

Pas silencieux

Mais l’Autorité environnementale reste sur sa faim après lecture du dossier que lui a fourni ADP. Ce dernier se contente d’analyser la seule opération de mise en œuvre du vertiport, considérant les incidences du survol comme de simples effets indirects du projet. L’Autorité environnementale réclame des éléments complémentaires sur toutes les incidences du projet expérimental : nuisances sonores des zones survolées (et pas seulement à l’approche du vertiport), consommations énergétiques, émissions de gaz à effet de serre, conséquences sur le milieu naturel…

« Les e-VTOL sont moins bruyants que des hélicoptères à moteurs thermiques, mais ne peuvent être considérés silencieux, contrairement à ce qui figure au dossier sauf à estimer silencieux un véhicule automobile thermique moyen », cingle par exemple l’AE.

Une consommation énergétique 30 fois plus élevée que le métro

« En exploitation, les e-VTOL permettront de réaliser des économies en matière d’émissions de gaz à effet de serre », assure ADP. Sauf que « ceci n’est pas démontré, note l’Autorité, compte tenu de l’absence de précisions sur les modes de transport susceptibles d’être affectés par le projet ».

À propos de la consommation énergétique, celle du Volocity (seul e-VTOL en mesure d’être certifié pour les JO) est annoncée à 190 kWh/100 km. Quand celle d’une voiture thermique est d’environ 50 kWh/100 km, celle d’une voiture électrique de 15 kWh/100 km et celle d’un métro, carrément trente fois moins élevée, rappelle l’AE. Une augmentation qui va à l’encontre des objectifs de réduction de la consommation énergétique du secteur des transports, écrit-elle dans son avis.

Autre lacune du dossier : ne sont évoqués ni le risque de chute spontanée d’un aéronef en raison d’une défaillance électronique, ni le risque d’une chute provoquée, « y compris du fait d’une malveillance, la période des JOP [Jeux olympiques et paralympiques] étant par nature propice à ce type d’actes », écrit l’Autorité. Les taxis volants vont devoir montrer patte blanche avant de survoler Paris.

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