3 millions d’euros d’argent public pour une nouvelle liaison aérienne Paris-Brest

Des avions sur le tarmac de l'aéroport de Brest. - Wikimedia Commons/CC BY-3.0/Removebeforeflight
Des avions sur le tarmac de l'aéroport de Brest. - Wikimedia Commons/CC BY-3.0/Removebeforeflight
Mettre 3 millions d’euros d’argent public sur la table pour l’ouverture d’une liaison aérienne Paris-Brest supplémentaire ? Cette décision de plusieurs collectivités locales bretonnes est loin de faire l’unanimité. Vendredi 14 avril, Brest métropole a adopté une délibération pour une avance remboursable de 500 000 euros à la compagnie aérienne bretonne Celeste.
Lancée en 2021 et basée à Morlaix, cette dernière a décroché un certificat de transport aérien et des créneaux pour desservir Paris-Orly au départ de Brest — une liaison déjà assurée par la compagnie normande Chalair, 22 vols par semaine, et Air France, 28 vols par semaine à destination de Paris-Roissy. Mais il manque encore 7,6 millions d’euros à la toute jeune compagnie aérienne pour boucler son plan de financement et obtenir une licence d’exploitation.
« À contresens de tous nos engagements climatiques »
Avant Brest métropole, d’autres échelons locaux ont déjà promis de mettre la main à la poche. La communauté d’agglomération de Morlaix a voté une avance remboursable de 1,5 million d’euros. Et la région Bretagne a promis 1 million d’euros, à condition que des fonds privés participent à hauteur de 50 % au plan de financement de la compagnie. Quant au département du Finistère, il envisage de soutenir la compagnie aérienne à hauteur de 500 000 euros via un soutien à la trésorerie de Morlaix, pour contourner l’interdiction faite aux départements d’attribuer des aides directes aux entreprises.
Ce soutien public massif a suscité l’ire de l’écologiste Glen Dissaux, vice-président (EELV) de Brest métropole. « Ce soutien financier va à contresens de tous nos engagements climatiques, a-t-il dénoncé lundi 17 avril sur Facebook. Nous devons améliorer les déplacements des habitants au quotidien et pas investir au profit des quelques-uns qui font Brest-Paris en avion. L’aérien ne devrait pas bénéficier d’un euro de deniers publics. »