Une étude scientifique montre que l’agriculture bio pourrait nourrir le monde à 100 %

Durée de lecture : 2 minutes
Un article paru dans la revue scientifique Nature montre que l’agriculture biologique pourrait satisfaire totalement les besoins alimentaires de l’humanité, relate le site Inf’OGM
Les chercheurs signataires de cet article ont utilisé une approche de modélisation pour apprécier, à une échelle mondiale, les impacts environnementaux d’une transition des systèmes agricoles actuels vers des pratiques relevant de l’agriculture biologique : pas d’utilisation de pesticides, d’engrais de synthèse, ni de plantes transgéniques, rotations longues incluant une part plus importante de légumineuses, etc.
Comme attendu, les surfaces agricoles nécessaires augmentent avec le pourcentage de production biologique envisagé (du fait des rendements moindres en agriculture biologique). Dans la situation la plus extrême (100 % d’agriculture biologique et impact fort du changement climatique sur les rendements), c’est 70 % de surfaces supplémentaires qui s’avèrent nécessaires, situation qu’il est assez peu réaliste d’envisager.
Les résultats de l’étude montrent clairement qu’en réduisant fortement les gaspillages et en modifiant notre régime alimentaire (consommation réduite de produits animaux au profit des légumineuses), on peut, sans augmenter les surfaces globalement cultivées, envisager une augmentation (très) importante la part de l’agriculture biologique dans la production agricole nécessaire à notre alimentation. Par exemple, en réduisant de 50 % les gaspillages et de 50% les surfaces cultivables dédiées à la production d’aliments pour les animaux, on peut augmenter jusqu’à 60 % la part des surfaces cultivées en agriculture biologique, sans augmenter les surfaces globalement cultivées. Aller jusqu’à 100 % des surfaces en agriculture biologique nécessiterait de réduire de près de 100 % les surfaces cultivables dédiées à la production d’aliments pour les animaux, et de 50 % les gaspillages. Scénario probablement difficile à mettre en œuvre, mais pas hors de portée.
- Source : Inf’OGM
- L’étude (en anglais) : Nature
- Photo : © Nathalie Picard/Reporterre