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En brefMines et métaux

Uranium : la face cachée du nucléaire français

Uranium hautement enrichi, récupéré à partir de ferraille traitée au complexe Y-12, aux États-Unis.

Parcours du minerai au combustible nucléaire, effets sur la santé, colonisation, pollutions... Dans leur Atlas de l’uranium — Faits et données relatifs à la matière première de l’ère atomique dévoilé mercredi 26 janvier, les fondations Nuclear Free Future, Rosa-Luxemburg-Stiftung et le réseau Sortir du nucléaire entendent tordre le cou aux idées reçues sur ce métal lourd qui alimente les réacteurs nucléaires.

Trente-sept auteurs et experts du monde entier ont été sollicités pour la réalisation de cette première édition francophone — des éditions anglophones et germanophones avaient déjà vu le jour en 2019. « Une édition française était nécessaire pour aborder certains sujets tels que les mines d’uranium en Afrique francophone et certaines pollutions persistantes liées aux mines d’uranium françaises, indique à Reporterre Charlotte Mijeon, du réseau Sortir du nucléaire. Elle sera d’autant plus utile dans ce contexte de campagne présidentielle, où les débats sur le nucléaire ne volent pas très haut et consistent souvent en une accumulation de clichés. »

Parmi ces idées reçues, l’indépendance énergétique française grâce au nucléaire. « C’est un mythe », affirme Mme Mijeon. La France n’exploite plus de mines d’uranium sur le territoire national depuis 2001 et importe l’intégralité de son uranium — quelque 10 656 tonnes par an, provenant principalement du Kazakhstan, du Niger, du Canada, de l’Australie et de l’Ouzbékistan.

Plus généralement, « la question des mines d’uranium est un impensé », constate Charlotte Mijeon : « La France ne tient pas compte des pollutions causées par l’extraction de l’uranium à l’étranger et de leurs conséquences, notamment sur les mineurs et sur les communautés indigènes. La pollution persistante qui émane des 247 mines d’uranium abandonnées en France est également peu connue. » Cette industrie a pourtant laissé derrière elle 200 millions de tonnes de stériles miniers radioactifs sommairement enterrés, lit-on dans l’Atlas. « Ils ne sont pourtant pas considérés comme des déchets radioactifs », soupire la porte-parole du réseau. Qui tient à rappeler que « ceux qui prétendent que les déchets radioactifs tiennent dans une piscine olympique ne considèrent que l’aval de la production électronucléaire et oublient toutes les étapes de fabrication du combustible ».

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