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Climat

Vague de chaleur : la France étouffera encore ce week-end

Une femme devant l'herbe sèche d'un jardin public à Marseille, le 16 juin 2022.

Quatorze départements français ont été placés en vigilance rouge canicule, et 56 autres en vigilance orange. Les températures vont encore grimper samedi : une conséquence du changement climatique.

La vague de chaleur se poursuit en France. Vendredi 17 juin, 14 départements ont été placés en vigilance rouge canicule, et 56 autres en vigilance orange. Les régions concernées vont du Sud-Ouest au Pays de la Loire, ainsi que la moyenne vallée du Rhône. « Des records de températures minimales et maximales devraient être battus vendredi et samedi [18 juin]  », souligne Météo France.

Selon le service de météorologie, l’épisode caniculaire va s’intensifier ce week-end : la nuit de vendredi à samedi devrait être la plus chaude de l’incident. Les températures grimperont encore samedi après-midi, « sur l’axe Sud Aquitaine, Poitou-Charentes, Vendée ». La situation ne devrait prendre fin que dimanche 19 juin, date à laquelle une dégradation orageuse est attendue. Elle devrait (enfin) conduire à une baisse des températures.

D’ici là, il faudra s’armer de patience. Et rester prudents : « La chaleur a un effet immédiat sur l’organisme, dès les premières augmentations de température », rappelle le ministère de la Santé. Il recommande de rester au frais, de boire de l’eau, et de préférer des activités sans effort. Comme le souligne l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, utiliser la clim’ est une fausse bonne idée. Le gouvernement a également mis en place un « numéro vert » [1] pour obtenir davantage de conseils et d’informations.

Il est par ailleurs nécessaire de veiller à l’alimentation et l’hydratation de ses animaux. La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) invite les Français à appliquer quelques gestes simples pour porter secours à la faune sauvage, comme « installer chez soi des récipients peu profonds (3-4 cm) remplis d’eau, à l’ombre, dans les jardins ou sur les balcons ».

Pas d’école dans certains départements

Afin de respecter la recommandation de rester au frais, le ministère de l’Éducation a annoncé de son côté que les écoliers et les collégiens n’étaient pas obligés de se rendre en classe, vendredi 17 juin, dans les départements placés en vigilance rouge. Les lycéens ne sont pas concernés, et les établissements maintiennent l’accueil des élèves [2]. Les épreuves d’examens (brevet ou baccalauréat) sont censées se dérouler normalement, en veillant à ce que les enfants aient accès à une source d’hydratation.

Même chose pour les travailleurs. Le ministère du Travail rappelle que les employeurs sont tenus de prendre plusieurs précautions nécessaires, comme renouveler l’air des locaux, mettre à disposition de l’eau potable et fraîche, ou encore fournir aux travailleurs des moyens de protection contre les fortes chaleurs.

Cette hausse du mercure a aussi des conséquences sur les infrastructures de transport, entre déformation des routes, des rails (la SNCF a été contrainte de ralentir la vitesse de certains de ses trains) et risques d’incendie.

Un épisode lié au changement climatique

La vague de chaleur que nous vivons actuellement est « remarquable par sa précocité et son intensité », souligne Météo France. Il s’agit d’une des conséquences du réchauffement climatique — lui-même dû à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Tant que celles-ci ne baisseront pas, le phénomène se poursuivra, et les périodes de canicule seront de plus en plus précoces, fréquentes et intenses.

Pour atténuer les températures élevées en zone urbaine, le gouvernement — qui ne baisse pas assez vite ses émissions de gaz à effet de serre — a annoncé le 15 juin qu’il allait lancer un programme de « renaturation des villes ». L’objectif : constituer des canopées urbaines et végétaliser certaines façades. Le tout, avec un budget de 500 millions d’euros.

Jean-Luc Mélenchon, à la tête de la Nupes [3], la coalition de partis de gauche opposés à Emmanuel Macron, a déclaré le 17 juin que ces 500 millions d’euros étaient « les bienvenus », mais qu’il serait plus simple et plus rapide d’installer au-dessus des rues des toiles et vélums pour créer de l’ombre. Selon lui, l’urgence est surtout de s’assurer « que tout le monde puisse avoir accès à de l’eau potable » au robinet, et que les employeurs veillent à la protection de leurs travailleurs.

L’épisode de chaleur devrait donc se terminer dimanche 19 juin. Reste à voir s’il incitera (ou empêchera) les électeurs à se déplacer au bureau de vote, pour le second tour des élections législatives.

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