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Vandana Shiva et d’autres écologistes lancent l’alerte sur le « pilotage des gènes »

« Le pilotage par les gènes détient le potentiel de transformer le monde de la nature », expliquent les signataires de cet appel. Qui demandent la plus grande « circonspection » face à cette nouveauté technique - appelée Crispr-CAS9 - qui « donne aux généticiens le pouvoir d’intervenir dans l’évolution » des espèces.

Les premiers signataires de l’appel pour une éthique de la conservation sans le pilotage des gènes sont Jane Goodall, David Suzuki, Vandana Shiva, Fritjof Capra, Nell Newman, Nnimmo Bassey, Paul Watson, Tom Goltdooth....


Les nouvelles technologies jouent un rôle capital dans la protection de la vie sur Terre, et les signataires de cet appel soutiennent la recherche et l’innovation en matière de conservation. Nous pensons toutefois qu’il ne faut pas promouvoir une technique aussi puissante, éventuellement dangereuse, que le pilotage des gènes, non testé pour ses effets secondaires ni pour sa portée sociale et éthique, comme outil de conservation.

De l’impact sur le climat du moteur à explosion aux produits chimiques qui contaminent le réseau des êtres vivants, nous avons tiré quelques leçons. Nous savons le devoir de circonspection face aux nouveautés techniques, en l’occurrence le pilotage des gènes qui modifie les règles de la transmission héréditaire, avec des conséquences au delà de notre compréhension.

C’est proposer délibérément l’extinction comme outil 

Le pilotage par les gènes détient le potentiel de transformer absolument le monde de la nature et les rapports des humains avec celui-ci. L’application de la nouvelle technique Crispr-CAS9 au pilotage des gènes, ou « réaction mutagène en chaine », donne aux généticiens le pouvoir d’intervenir dans l’évolution, de réagencer l’avenir de toute une espèce, de modifier fortement les écosystèmes et de déchaîner des changements écologiques dont nous n’avons pas idée. L’acceptation de cette puissance représente un seuil moral qu’on ne peut pas franchir sans hésiter.

Les signataires de cet appel, praticiens reconnus des sciences, de l’écologie politique, de l’environnement et du droit, s’alarment de voir des organisations de protection de la nature accepter des financements et promouvoir la libération d’organismes issus du pilotage des gènes. C’est proposer délibérément l’extinction comme outil, à l’encontre de leur but moral de protéger la vie sur Terre. Nous nous inquiétons aussi de l’utilisation du pilotage des gènes en agriculture et par les militaires. Nous notons que la réglementation ne permet pas la surveillance ni l’administration cette technologie.

Devant le danger évident d’une libération sans retour de gènes de génocide dans la nature, et les répercussions éthiques que cela implique, nous appelons à un moratoire sur le pilotage des gènes, surtout dans le domaine de la conservation.

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