Au Brésil, des paysannes se sont attaqué aux arbres transgéniques

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OGM Agriculture Monde LuttesJeudi 5 mars, mille femmes du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST), munies de bâtons et de couteaux, ont détruit des milliers de plants d’eucalyptus transgéniques dans l’État de Sao Paulo, au Brésil. Des vidéo montrent leur action.
Venues des États de São Paulo, Rio de Janeiro and Minas Gerais, elles ont envahi le site de FuturaGene technology Brazil, une filiale de Suzano Timber Corp, dans la municipalité de Itapetininga, à 170 km de São Paulo. On peut les voir, sur une vidéo diffusée sur le site du MST (ci-dessous), le visage masqué par un foulard, casser et détruire les boutures dans les serres de l’entreprise.
Le même matin environ 300 paysans réunis par La Via Campesina ont fait irruption dans la réunion de la Commission technique nationale de biosécurité du Brésil (CTN Bio), réunie pour discuter de la plantation de trois nouvelles variétés de plantes transgéniques, dont des eucalyptus génétiquement modifiés présentés par Suzano. La réunion a été interrompue et les décisions ont été reportées à avril.
30 % de la nourriture contaminée
Ces actions se sont déroulées la semaine dernière, dans le cadre de la Journée nationale de lutte des femmes de la campagne. Il s’agissait de dénoncer les dangers pour l’environnement de la plantation d’eucalyptus transgénique, que pourrait décider CTN Bio.

Atiliana Brunetto, membre de MST rappelle que « le principe de précaution est toujours ignoré par CTN Bio, dont pour une grande majorité, les membres sont en conflit d’intérêt. Et, même si l’espèce transgénique a une productivité de 20 % supérieure à la traditionnelle, elle entraîne un usage accru de pesticides or, dit-elle, le Brésil est le plus grand consommateur de pesticides de monde depuis 2009. Un récent sondage réalisé par l’Université de Brasilia a constaté que, dans le meilleur des cas, 30 % de la nourriture consommée par les Brésiliens est contaminée par des pesticides. »
La direction de Suzano/Futura Gene déplore la destruction des plants et d’études qui durent depuis quatorze ans, et attaque les femmes qui ont participé à l’action pour dommages à la propriété privée. Mais, pour Atiliana Brunetto, « le plus important est que nous avons réussi à porter le débat dans la société ! »