Banderole « Mort aux écolos » : un acte « grave et dangereux » pour EELV

Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), aux journées d'été du parti le 24 août 2023. - Twitter/Marine Tondelier
Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), aux journées d'été du parti le 24 août 2023. - Twitter/Marine Tondelier
Une polémique a éclaté lors de la Saint-Bernard, fête de village de Pérols-sur-Vézère (Corrèze), dimanche 20 août. En cause : conduit par le maire de la commune, un char du défilé affichait une banderole portant l’inscription « Mort aux écolos ». Sur la photo relayée par France bleu Limousin, on distingue clairement l’affiche, accrochée à une remorque grimée façon « chasseur » : fusils, tenues camouflages et branches d’arbres.
Contacté par France bleu, le maire de Pérols-sur-Vézère, Alain Fonfrede, a justifié cette inscription par l’humour. « C’était du 3e et du 4e degré », a-t-il assuré, rappelant la banderole anti-éolienne qui avait été affichée sur un char deux ans auparavant. Exaspéré, l’édile a ajouté : « On ne peut plus s’amuser. »
"Mort aux écolos" : un maire de Corrèze arbore fièrement ces mots sur son char.
Inciter à la violence envers les militants écologistes, c'est grave et c'est dangereux. Comme quand Darmanin nous qualifie de terroristes.
Des suites y seront données.https://t.co/0hYnDIlpkN
— Marine Tondelier (@marinetondelier) August 22, 2023
L’acte a été vivement critiqué par les partis et associations écologistes locales : « Nous dénonçons la dérive actuelle de certains responsables politiques à exposer les défenseurs du vivant à un risque de violence », ont-ils écrit dans une tribune, dénonçant une « criminalisation de la mobilisation ».
Cet incident s’inscrit en effet dans une séquence particulièrement difficile pour les militants écologistes. Depuis quelques mois, les agressions contre les défenseurs de l’environnement se multiplient. Des pêcheurs, des agriculteurs ou encore des chasseurs attaquent ou intimident militants, élus ou journalistes écologistes.
Pour l’activiste de Sea Shepherd Lamya Essemlali, les écolos sont devenus « les boucs émissaires d’une situation sur laquelle nous alertons depuis des années, analysait-elle dans Reporterre. C’est comme s’il s’agissait d’attaquer le messager ».
La secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), Marine Tondelier, a annoncé qu’il y aurait des « suites » après cette banderole. « Inciter à la violence envers les militants écologistes, c’est grave et c’est dangereux. Comme quand [Gérald] Darmanin nous qualifie de terroristes. Des suites y seront données », a-t-elle prévenu sur Twitter (rebaptisé X).