Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefDéchets

Barbara Pompili favorable à un confinement définitif des déchets à Stocamine

Mardi 5 janvier 2021, Barbara Pompili était en visite à Wittelsheim, près de Mulhouse dans le Haut-Rhin. La ministre de la Transition écologique et solidaire s’est rendue sur le site de Stocamine, une ancienne mine de potasse qui devait recueillir 320.000 tonnes de déchets industriels dangereux non radioactifs. À l’origine, le stockage devait être « réversible », mais en 2002 un incendie souterrain qui a duré trois jours a dévasté les galeries. Depuis, l’État hésite sur le devenir des quelque 42.000 tonnes de déchets toujours enfouis à plus de 500 mètres de profondeur, dont certains enferment du mercure, du chrome, du cadmium, de l’arsenic ou de l’amiante.

Mardi 5 janvier 2020, la ministre de la Transition écologique s’est dite favorable au maintien sur place des déchets encore présents dans ce centre de stockage souterrain alsacien. « Je me dis que la solution la plus sûre pour l’environnement comme pour les travailleurs est l’option où l’on ne retire plus de déchets et où l’on confine dans des conditions optimisées », a -t-elle expliqué dans un interview aux Dernières nouvelles d’Alsace. Dans l’entretien, la ministre s’est voulue rassurante : « Les déchets contenant du mercure ont déjà été enlevés à hauteur de 95 % entre 2015 et 2017. Il reste quelques produits dangereux, mais la plupart des sacs contiennent des produits qui ne sont pas solubles, donc pas dangereux pour la nappe phréatique. »

Si elle penche pour un confinement des déchets, Barbara Pompili n’a pas encore donné sa décision définitive. La décision sur l’avenir des déchets du site de Stocamine, « je ne la prendrai pas seule depuis un bureau à Paris », a-t-elle déclaré sur Twitter.

« La signature de l’inaction »

Le déstockage des déchets déjà entreposés est réclamé depuis des années par les élus locaux et les associations écologistes. En avril 2018, Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique, avait lui-même demandé une « étude sur la faisabilité d’un déstockage intégral des déchets ». Et en septembre de la même année, un rapport parlementaire très sévère sur la gestion du projet réclamait également que « les déchets [soient] extraits si cela est techniquement possible, afin de ne pas faire peser un risque grave sur l’environnement et sur la population ».

Lors de la visite de la ministre, mardi 5 janvier 2020, une centaine de manifestants se sont mobilisés pour demander l’évacuation des déchets. Pour eux, le confinement définitif représente « la signature de l’inaction ».

Sur France Bleu Alsace, le député Modem du Haut-Rhin Bruno Fuchs pense qu’il y a encore « l’espoir d’inverser la tendance ». Il espère que la parole des citoyens et des élus ont fait douter la ministre : « Je vais retourner la revoir, je vais en appeler au Premier ministre et au président de la République. Et j’espère qu’on arrivera à faire évoluer le débat public dans les trois semaines qui viennent, pour que Barbara Pompili ait l’intime conviction que la meilleure décision est celle de retirer le maximum de déchets. »

  • Source : Reporterre
  • Photo : Barbara Pompili en visite sur le site de Stocamine, mardi 5 janvier. Twitter

Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois d’octobre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende