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En brefFéminisme

Chaque semaine, un homme parcourt 118 km de plus qu’une femme

Les pratiques de mobilité féminines sont plus restreintes et traduisent un plus grand centrage sur le foyer que pour les hommes.

Les inégalités entre les femmes et les hommes sont visibles jusque dans leurs déplacements. Telle est la conclusion de l’étude dévoilée par l’institut Forum Vies mobiles, mardi 28 février.

Première observation, les pratiques de mobilité féminines sont plus restreintes et traduisent un plus grand centrage sur le foyer que pour les hommes. Ainsi, en moyenne, chaque semaine, un homme parcourt 118 kilomètres de plus qu’une femme et se déplace deux heures de plus – près de 11 h 30 contre près de 9 h 30. Les déplacements des femmes sont en revanches plus « complexes » et utilitaires que les hommes, liés par exemple aux courses, à l’accompagnement des enfants à l’école ou aux activités de loisir et aux tâches administratives. 75 % des accompagnements des enfants et des personnes âgées sont assurés par les femmes, indique ce groupe de réflexion sur la mobilité.

Au volant, d’autres inégalités apparaissent. Les femmes ont moins le permis que les hommes – 80 % d’entre elles ont le permis B contre 90 % d’entre eux. Mais elles sont plus performantes en matière de sécurité routière, puisque les hommes représentaient 84 % des responsables présumés d’accidents mortels en 2019 et trois fois moins de femmes que d’hommes sont décédées sur la route en 2019.

75 % des accompagnements des enfants et des personnes âgées sont assurés par les femmes

Les marcheuses et usagères des transports en commun ne sont pas épargnées par les inégalités. D’après le Forum Vies mobiles, 100 % des femmes auraient subi du harcèlement sexuel dans les transports en commun au moins une fois dans leur vie. « L’espace public a été pendant très longtemps la sphère des hommes : pensé et fréquenté par eux, observe le think tank. L’espace public est également un lieu où les normes sexistes s’affichent à travers les publicités, affiches de films, unes de journaux qui instrumentalisent le corps des femmes et mettent en scène leur supposée hyperdisponibilité. »

Tout ceci alimente un sentiment d’insécurité chez les femmes, particulièrement le soir et dans les transports en commun. « Pour y faire face, les femmes développent une série de stratégies qui constitue une charge mentale : éviter une station de transports quitte à allonger leur trajet, veiller à leur style vestimentaire, esquiver les interactions en détournant le regard ou en paraissant absorbées par un livre, etc. », rapporte l’étude.

« Les rôles sociaux traditionnels ont encore aujourd’hui un impact sur la mobilité des femmes, conclut l’institut dans son communiqué. La mobilité constitue ainsi en quelque sorte un miroir des inégalités de genre qui régissent la société, mais elle contribue aussi à les entretenir. »

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