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En brefPollutions

Contamination aux polluants éternels : des plaintes déposées dans trois régions

L'ONG a analysé l'eau de l'Oise au niveau de la plateforme chimique de Villers-Saint-Paul.

Générations futures continue sa croisade contre la pollution des eaux de surface par les composés perfluorés (PFAS). En janvier dernier, l’association révélait une contamination généralisée sur le territoire, et sans doute sous-estimée. Le 5 juin, elle a, une nouvelle fois, présenté des résultats inquiétants.

Elle a décidé d’analyser l’eau de la rivière Oise, dans le département de l’Oise, au niveau de la plateforme chimique de Villers-Saint-Paul, zone déjà pointée sur la carte des PFAS élaborée en février par Le Monde et dix-sept autres médias. Le Monde s’était appuyé sur des échantillons prélevés en 2013. Générations Futures a voulu savoir si, dix ans plus tard, cette pollution était toujours présente et si oui, à quel niveau. Le 19 avril, l’ONG a réalisé quatre prélèvements dans la rivière et un cinquième dans les rejets à la sortie d’un exutoire se jetant dans l’Oise et semblant provenir de la plateforme chimique.

Conclusions : de nombreux PFAS ont été identifiés en très grande quantité dans l’exutoire ; les concentrations restent importantes plusieurs centaines de mètres en aval de ces rejets. Générations futures alerte sur la présence « particulièrement préoccupante » de certains PFAS comme le 6:2 FTS « de loin la substance la plus émise avec un pic à 3000 ng/L au niveau du point de rejet ». Cette substance est soupçonnée d’être associée à des dommages du foie et du rein, rappelle l’association. Le PFHxA est également présent. Or, il s’agit d’une substance très persistante avec une toxicité élevée pour la santé humaine, en particulier pour la reproduction. L’Europe souhaite d’ailleurs restreindre drastiquement ses usages.

Atteintes à l’environnement

Pour Générations Futures, ces chiffres justifient le dépôt auprès du procureur des Hauts-de-France de sa plainte contre X pour atteintes à l’environnement, aux milieux et à la faune aquatiques. Ces résultats « devraient conduire le Parquet à ouvrir une enquête pour faire la lumière sur cette pollution aux PFAS et dégager les responsabilités », ajoutent les avocats en charge de ce dossier au cabinet TTLA & Associés Avocats. 

En parallèle, l’organisation écologiste a déposé plainte contre X dans deux autres régions : Tavaux, en Bourgogne-Franche-Comté, du fait de la présence d’un des cinq producteurs français de PFAS et Paimboeuf, dans les Pays-de-Loire, du fait de données montrant la présence de PFOS, une catégorie de PFAS, dans des analyses présentées dans un récent rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable. « C’est une première étape qui pourra être suivie par d’autres plaintes et investigations dans d’autres régions », prévient Générations futures.

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