Une coalition d’ONG s’est mobilisée mardi 22 janvier dans cinq capitales européennes –- Paris, Berlin, Madrid, Rome et Bruxelles –- pour demander à l’Union européenne de mettre fin aux subventions pour l’huile de palme dans les carburants.
À Paris, devant la représentation de la Commission européenne, des militants des associations ANV COP21, Canopée, Les Amis de la Terre, One Voice, SumOfUs et Greenpeace ont installé une « forêt tropicale », avec de faux palmiers à huile et des personnes en déguisement d’orangs-outans (photo). Ces primates sont en effet menacés par la destruction des forêts où ils vivent, en Asie du Sud-Est, remplacées par des monocultures de palmiers à huile.
En mai dernier, le Parlement européen a adopté une loi pour mettre un terme à l’incorporation dans les carburants de matières premières qui sont à « haut risque » pour le climat, comme l’huile de palme. La Commission européenne doit entériner cette volonté par un acte délégué, attendu pour le 1er février.
En France, les agrocarburants sont responsables de 75 % de l’huile de palme consommée. Selon les ONG, ces « biocarburants » sont « trois fois plus néfastes pour le climat que les carburants conventionnels, à cause de la déforestation qu’ils entraînent ». « Les plantations de palmier à huile sont en train de ravager les dernières forêts tropicales primaires de la planète et la précieuse biodiversité qu’elles abritent », écrivent-elles dans un communiqué.
En décembre dernier, « l’Assemblée nationale a supprimé l’avantage fiscal permettant l’incorporation d’huile de palme dans les carburants mais Total, propriétaire de la bioraffinerie de La Mède, a annoncé vouloir remettre en cause le vote des députés en demandant une dérogation, a affirmé Sylvain Angerand, président de Canopée Forêts vivantes, dans un communiqué. Si la Commission ne tranche pas clairement et ouvre des dérogations, il est certain que Total s’engouffrera dans la brèche. »