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En brefDéchets nucléaires

Des nouveaux militants s’investissent contre l’Andra

  • Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), reportage

En dépit du froid et d’une relative inquiétude vis-à-vis de la police, une trentaine de personnes ont répondu à l’appel du Comité de soutien à Bure Paris-Île-de-France à manifester devant le siège de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) ce mardi 27 février. En cette période de carnaval, le collectif a organisé un « Mardi Gris pour l’ANDRA ». L’objectif : mener une « action carnavalesque » à l’heure de la sortie des bureaux, pour protester contre l’intervention policière à Bure de la semaine passée. Parés de masques de hiboux colorés, les manifestants déployaient des banderoles, lisaient des textes, déclamaient des slogans. Malgré le caractère non-violent de l’action, les employés de l’Andra, prudents, ont choisi d’éviter les protestataires en sortant par la porte arrière du bâtiment.

Le groupe a beau être réduit, la plupart des participants sont de nouvelles têtes dans l’opposition à Cigéo. Pour bon nombre d’entre eux, c’est leur première action. À l’instar d’Éléa*, 31 ans, jusque-là « sympathisante » de Bure et de Notre-Dame-des-Landes, deux lieux où elle s’est rendue, pour qui « l’expulsion [de jeudi dernier] a été le moment de se bouger ».

Une trajectoire commune se dessine chez ces nouveaux militants. D’abord sympathisants de Notre-Dame-des-Landes, ils passent à l’action contre l’Andra en réaction aux expulsions du Bois Lejuc. Tanguy*, 27 ans, lui aussi passé par Notre-Dame-des-Landes, esquisse une explication : « Depuis l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, nous n’avions plus d’objectifs de rassemblement à court terme. L’expulsion a précipité la situation. Paradoxalement, elle a remobilisé les réseaux militants ».

Un point que rejoint Camille*, 27 ans : « Bure et Notre-Dame-des-Landes, c’est une seule et même cause ! À Notre-Dame-des-Landes, on luttait contre l’aéroport et son monde. Et dans son monde, il y a l’Andra. » Bure serait-il la prochaine extension du domaine de la lutte ? Pour Camille, « la Zad est une lutte en soi. »

* Les prénoms ont été modifiés

  • Source : Maxime Lerolle pour Reporterre
  • Photo : Ambe.
  • Complément d’info : Lettre ouverte du Comité Bure Ile-de-France, à télécharger :
Lettre ouverte du Comité Bure Ile-de-France

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