Deux millions d’euros dans les poches du PDG de Vinci en 2012
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Économie Notre-Dame-des-Landes
Xavier Huillard est le PDG de Vinci, le groupe qui veut construire un aéroport à Notre Dame des Landes. Il s’est encore enrichi en 2012. En achetant et en vendant les actions de son groupe, grâce au mécanisme des stock-options, il a reçu plus de deux millions d’euros, en sus de sa rémunération.
C’est l’agence Reuters qui a sorti l’information, au début de l’année : Xavier Huillard, le PDG de Vinci, a levé un paquet de stock-options en 2012. Intéressant et bien vu, même si personne n’en a parlé. Bravo, collègue.
Mais il y avait quelque chose que je ne comprenais pas bien dans la dépêche, dans le jeu entre achats et reventes d’actions, et les chiffres ne me paraissaient pas clairs. Alors j’ai repris les données, en saluant le camarade de Reuters qui a ouvert la voie.
Comment savoir ?
Légalement, les dirigeants des grandes entreprises doivent déclarer leurs opérations sur les actions de leurs propres entreprises auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF). C’est une obligation prévue par l’article L-621-18 du Code monétaire et financier.
Très bien. On va donc sur le site de l’AMF. Ah ? Où chercher ?
Il faut cliquer dans la colonne de gauche sur « Décisions et informations financières ».
Une colonne s’ouvre, et il faut cliquer sur « Décisions et informations de l’AMF ».
On se retrouve ici.
Alors là, on regarde le ruban bleu en haut de la page, et on distingue un mince bandeau où plusieurs onglets sont proposés. Il faut cliquer sur « Accès par société ».
On voit ceci : un joli formulaire où on va indiquer le nom de la société et la période à étudier.

Bon, on va inscrire « Vinci », en pensant à cliquer « Index » à droite pour bien choisir « Vinci » parmi trois possibilités.
On va inscrire du 1 janvier 2012 au 1 janvier 2013, et voici qu’apparait, un tableau. On va cliquer sur l’onglet « Déclaration », et voici que surgit, normalement, cette splendide liste.

Bravo !
Sauf que là, on n’a fait qu’une partie du travail. Parce qu’il faut ouvrir tous les avis les uns après les autres - il y a en 43 -, et noter à côté les opérations de ces messieurs. Car si Xavier Huillard, le président a été très actif (c’est formidable que parmi toutes ses occupations, cet homme trouve encore le temps de vendre et d’acheter les actions de la société qu’il dirige), le directeur financier de Vinci, Christian Labeyrie, ne l’est pas moins.
Chaque fiche va avoir cette allure : http://www.amf-france.org/inetbdif/....

Et là, pas d’autre solution que de prendre une feuille et de noter précisément les opérations, qui consistent soit en « exercice de stock-options » (le dirigeant achète des actions à un cours défini à l’avance), soit en « cessions » (il les vend au prix du marché). Comme le prix du marché est supérieur au cours défini à l’avance pour les stock-options, le dirigeant empoche la différence. Elle n’est pas belle, la vie ?
On prend les fiches une à une, en laissant de côté celles concernant Christian Labyerie. Ce qui nous donne pour Xavier Huillard :
- Cessions : avis dont les numéros se terminent par 3845, 3844, 3943, 3669, 2272, 1721, 1027, 0628, 0060.
- Exercice de stock-options : avis dont les numéros de terminent par 5318, 3842, 2543, 2273, 0061.
Ensuite, on prend la calculette (il faut vraiment tout faire, ici !), on additionne, on soustrait, ce qui nous donne :
- Cessions : 5.278.419 €.
- Exercice de stock-options : 3.178.133 €
- Gain : 2.100.286 €
Plus de deux millions d’euros ! Très bien... Et qui s’ajoutent à sa rémunération de l’ordre de 1,8 millions d’euros, selon le Journal du Net.
Voilà aussi pourquoi on veut construire des aéroports...
Si une erreur s’était glissée dans le calcul, que Xavier Huillard n’hésite pas à me contacter, je me ferais un plaisir de rectifier.