En France, vers une hausse de 4 °C des températures

Avant-même la mi-mai 2022, la terre bretonne était déjà bien sèche. - © Guy Pichard / Reporterre
Avant-même la mi-mai 2022, la terre bretonne était déjà bien sèche. - © Guy Pichard / Reporterre
« Le réchauffement climatique au cours du XXIe siècle en France pourrait être 50 % plus intense que ce que l’on pensait. » Voilà la principale conclusion d’une étude (en anglais) publiée le 4 octobre par une équipe de CNRS, de Météo-France et du Centre européen de recherche et de formation avancée. Ces résultats ont été mis en avant dans un article publié par Le Journal du CNRS lundi 17 octobre, qui rappelle que, « n’en déplaise aux négationnistes du climat, l’origine humaine du changement climatique français ne fait aucun doute ».
Ainsi, si les tendances d’émissions de carbone restent les mêmes qu’aujourd’hui — ce qui correspond au scénario « mitigé » du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) —, la température moyenne dans notre pays d’ici 2 100 sera 3,8 °C supérieure à celle du début du XXe siècle. « À 3,8 °C de hausse de température moyenne, des écosystèmes entiers pourraient disparaître, et le paysage agricole en sera drastiquement modifié », écrivent les auteurs de l’article. Pire : l’été, les températures pourraient être en moyenne 5 °C plus élevées que celles des décennies 1900-1930.
À noter également que la température moyenne de la France aujourd’hui est 1,7 °C supérieure à celle notée entre 1900 et 1930, soit bien au-dessus de la hausse moyenne des températures à l’échelle mondiale (1,1 °C selon le Giec). Cette nouvelle étude met en avant le rôle inattendu des aérosols — à savoir des particules rejetées dans l’atmosphère, notamment lors de la combustion des carburants fossiles — dans ce réchauffement climatique.
Le Giec estime qu’il faut limiter à 1,5 °C l’augmentation de la température terrestre par rapport à l’ère préindustrielle si l’humanité ne veut pas affronter un emballement climatique ; un chiffre entériné en 2015 par les États signataires de l’Accord de Paris, dont la France.