Glyphosate : le gouvernement favorable à sa réautorisation

La Commission européenne va proposer le 22 septembre de prolonger de dix ans l’autorisation du glyphosate. - Pexels / CC
La Commission européenne va proposer le 22 septembre de prolonger de dix ans l’autorisation du glyphosate. - Pexels / CC
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Vous reprendrez bien un peu d’herbicide ? La Commission européenne va proposer le 22 septembre de prolonger de dix ans l’autorisation du glyphosate, en dépit des alertes lancées par nombre de scientifiques. Cette proposition met le gouvernement français face à ses contradictions.
Une fois la proposition de la Commission officialisée, chaque État membre devra en effet la valider, ou non. Or, d’après l’ONG Agir pour l’environnement, « la position de la France sera cruciale, car l’Allemagne s’opposera à ce renouvellement et il serait possible de constituer ainsi une minorité de blocage ».
Les associations écolos auraient pu espérer une opposition franche de la France, puisqu’Emmanuel Macron lui-même s’était engagé, pendant la campagne présidentielle de 2017, « à interdire le glyphosate dans les trois ans ».
Sauf que… début septembre, dans un entretien au journal Ouest-France, le ministre de l’Agriculture estimait désormais que « tout [convergeait] vers une nouvelle homologation » : « On fait confiance à la science, aux études qui disent que le glyphosate ne pose pas un problème cancérogène, affirmait-il. On va porter l’idée que sans l’interdire, car il y en a besoin, on peut quand même le réduire partout où cela est possible. »
Selon Agir pour l’environnement, il s’agit d’un « revirement spectaculaire, qui constitue une insulte envers tous les acteurs de l’environnement et de l’agroécologie, et qui discrédite la France au sein de l’Europe ».
Même son de cloche chez Générations futures : « La position de la France dans le dossier du glyphosate n’est absolument pas sérieuse, puisqu’elle consiste uniquement à demander des restrictions d’utilisation à certains usages, comme c’est le cas en France actuellement, déclare François Veillerette, porte-parole de l’ONG, dans un communiqué. Il n’y a qu’une façon pour le gouvernement français d’agir aujourd’hui de manière cohérente dans ce dossier : voter contre toute demande de réautorisation du glyphosate en Europe pour protéger la santé publique et nos écosystèmes ! »