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L’Etat débloque 15 milliards d’euros pour soutenir l’aéronautique

Il continue de pleuvoir des milliards pour le secteur aérien. Mardi 9 juin 2020, le Ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a annoncé un plan de soutien massif d’un montant de plus de 15 milliards d’euros pour la filière aéronautique. « Il est proportionné à la violence qu’a représentée la crise en ce début d’année et à son impact durable sur le trafic aérien », justifie-t-il.

Pendant la crise, les deux fleurons de l’aéronautique, l’avionneur européen Airbus et le motoriste Safran ont connu une chute brutale de leurs activités : de plus de 40% pour Airbus et de 50% pour Safran. Selon le ministère de l’économie et des finances, « ce sont 100 000 emplois qui seraient menacés dans les mois qui viennent », si rien n’est fait.

Le plan échafaudé par l’État devrait toutefois intégrer une partie des 7 milliards d’euros déjà accordés à Air France. Plusieurs mesures complémentaires sont prévues :

  • Activer les garanties à l’export pour éviter les annulations et reports de commandes d’avions.
  • Accorder aux compagnies aériennes un moratoire de douze mois pour rembourser leurs emprunts auprès des banques.
  • Allonger la durée pendant laquelle les compagnies ne remboursent pas leurs nouveaux crédits pour des achats d’avions.
  • Pérenniser les aides de chômage partiel apportées dès le mois de mars.

Le gouvernement veut aussi profiter de la période pour « moderniser la filière » : « L’industrie aéronautique française et européenne a un rôle central à jouer dans la décarbonation du trafic aérien mondial », plaide Bruno Le Maire. L’objectif est « de parvenir à un avion neutre en carbone en 2035 au lieu de 2050, notamment grâce au moteur à très haut taux de dilution et au recours à l’hydrogène ».

L’annonce du plan a créé des remous chez les écologistes. Derrière le hashtag #SavePeopleNotPlanes, 250 organisations de la société civile ont refusé « un sauvetage inconditionnel de la filière ». Si la priorité doit être donnée aux employés, ils appellent à une transition vers « une mobilité plus respectueuse du climat » et alertent sur les illusions de l’avion vert.

Pendant la matinée, les réactions se sont succédé. Greenpeace dénonce un plan aux contreparties floues. «  Sans contraintes légales, quel sera le contrôle démocratique et parlementaire de la définition et de la mise en œuvre des conditions affichées, quelle redevabilité et quels moyens de sanction en cas de non-respect ? », déplore Sarah Fayolle, chargée de campagne.

Aujourd’hui, si nous faisons les comptes, on arrive à 15 milliards pour le secteur aéronautique dont 7 milliards pour Air France, 8 milliards d’euros pour soutenir l’automobile... et toujours zéro pourla relance du ferroviaire !

De son côté, le député Matthieu Orphelin regrette, dans un communiqué que « le plan n’intègre absolument pas la question de la modération du trafic, resté à l’état de tabou. » L’avion le moins polluant, c’est celui qui ne vole pas.

Les discussions à venir à l’Assemblée sur le troisième budget rectificatif seront, incontestablement, l’occasion de débattre de ce plan. D’âpres batailles en perspective.

  • Source : Reporterre

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