Média indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité, financé par les dons de ses lecteurs

En brefAgriculture

L’agriculture écologique permet de produire plus que les monocultures

Les associations de cultures, notamment l’agroforesterie (ici, associer des chênes verts dans les rangées de vignes), est l'une des techniques avancées par l'Inrae.

C’est une analyse qui ne plaira pas à l’industrie agrochimique. Selon l’expertise collective de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) publiée le 20 octobre, la diversification végétale des parcelles et des paysages agricoles est une solution naturelle efficace pour protéger les cultures des insectes ravageurs, des mauvaises herbes ou des champignons pathogènes (bioagresseurs). Elle garantit également des niveaux de rendement égaux, voire supérieurs aux systèmes peu diversifiés, comme les monocultures. Pour les experts, il s’agit même « d’un levier majeur pour préserver l’environnement et la santé humaine ».

Les mélanges variétaux [1], les associations de cultures (et notamment l’agroforesterie [2]), ou encore les pratiques agroécologiques en périphérie des cultures sont donc bénéfiques à la fois pour la planète et le portefeuille des paysans. Car « les bandes enherbées, les terres en jachère, les haies sont autant d’éléments semi-naturels qui servent de refuge et de nourriture aux ennemis naturels de certains bioagresseurs des cultures », expliquent les chercheurs.

Selon la pratique, les rendements agricoles augmentent aussi de 2 à 47 % [3]. Les gains sont particulièrement notables pour les rotations de cultures (qui voient leur rendement grimper de 10 et 20 %) et pour les associations d’espèces cultivées (20-40 %). Côté bioagresseurs, l’utilisation de couverts végétaux entre les cultures permet d’augmenter leur contrôle de 125 %. La polyculture, l’agroforesterie et l’implantation de haies de 60 %, 40 % et 84 % respectivement. Le tout en favorisant la biodiversité.

Pour les chercheurs, « les pouvoirs publics, en tant que régulateurs, ont un rôle essentiel à jouer dans ces choix en mettant en place des politiques publiques incitatives (subventions, paiement pour service environnemental…) cohérentes et contraignantes (interdiction ou limitation de certains pesticides, obligation de maintenir des espaces semi-naturels…) ».

Alors que les alertes sur le front de l’environnement continuent en ce mois de septembre, nous avons un petit service à vous demander. Nous espérons que les derniers mois de 2023 comporteront de nombreuses avancées pour l’écologie. Quoi qu’il arrive, les journalistes de Reporterre seront là pour vous apporter des informations claires et indépendantes.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés exclusivement par les dons de nos lectrices et lecteurs : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre. Ce soutien vital signifie que des millions de personnes peuvent continuer à s’informer sur le péril environnemental, quelle que soit leur capacité à payer pour cela. Allez-vous nous soutenir cette année ?

Contrairement à beaucoup d’autres, Reporterre n’a pas de propriétaire milliardaire ni d’actionnaires : le média est à but non lucratif. De plus, nous ne diffusons aucune publicité. Ainsi, aucun intérêt financier ne peut influencer notre travail. Être libres de toute ingérence commerciale ou politique nous permet d’enquêter de façon indépendante. Personne ne modifie ce que nous publions, ou ne détourne notre attention de ce qui est le plus important.

Avec votre soutien, nous continuerons à rendre les articles de Reporterre ouverts et gratuits, pour que tout le monde puisse les lire. Ainsi, davantage de personnes peuvent prendre conscience de l’urgence environnementale qui pèse sur la population, et agir. Ensemble, nous pouvons exiger mieux des puissants, et lutter pour la démocratie.

Quel que soit le montant que vous donnez, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission d’information pour les années à venir. Si vous le pouvez, choisissez un soutien mensuel, à partir de seulement 1€. Cela prend moins de deux minutes, et vous aurez chaque mois un impact fort en faveur d’un journalisme indépendant dédié à l’écologie. Merci.

Soutenir Reporterre

📨 S’abonner gratuitement aux lettres d’info

Abonnez-vous en moins d'une minute pour recevoir gratuitement par e-mail, au choix tous les jours ou toutes les semaines, une sélection des articles publiés par Reporterre.

S’abonner
Fermer Précedent Suivant

legende