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L’entrée au gouvernement de Hulot reporte la parution du livre « Osons le big bang démocratique »

« Suite à la nomination de M. Nicolas Hulot au poste de ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, nous vous informons de l’annulation de la parution de son ouvrage initialement programmée pour septembre 2017, provisoirement intitulé Osons le big bang démocratique. » C’est ce communiqué destiné aux libraires de la maison d’édition Les Liens qui libèrent (LLL), transmis à la presse par erreur, qui a déclenché l’emballement médiatique vendredi 19 mai. Première reculade, pour cause de contradiction manifeste entre ses velléités de renverser la table et son entrée dans un gouvernement peu porté sur la VIe République ? Pas vraiment.

Communiqué de la maison d’édition Les Liens qui libèrent

« Il ne s’agit pas du tout d’un livre de Nicolas Hulot, s’agace au téléphone Henri Trubert, cofondateur de la maison d’édition. Il s’agit d’un rapport rédigé par six constitutionnalistes, enfin, intellectuels, scientifiques, etc. et qui doit être étoffé pour en faire un vrai livre, plus conséquent. » « C’est toujours comme ça que ça se passe, confirme-t-on à la Fondation Nicolas Hulot (FNH) pour la nature et l’homme. Nos experts et les membres de notre comité scientifique sortent une note, qui peut être publiée dans notre collection chez Les Liens qui libèrent. »

De fait, une recherche sur le site de la FNH le confirme : un rapport intitulé Osons le big bang démocratique. Une méthode pour adapter nos institutions au XXIe siècle, cosigné par le philosophe Dominique Bourg, la constitutionnaliste Marie-Anne Cohendet, les politistes Loïc Blondiaux et Bastien François et le sociologue Jean-Michel Fourniau, préfacé par Nicolas Hulot, a bien été mis en ligne le 15 février dernier. Il s’agit d’une proposition de scénario pour une révision constitutionnelle participative reposant sur une constitution citoyenne décentralisée, un forum national composé de 1.000 citoyens tirés au sort et formés, une assemblée constituante réunie pour six mois et un référendum final.

Là où le bât blesse, c’est que l’ouvrage était censé être préfacé par Nicolas Hulot, en sa qualité de président de la FNH. « Mais comme il a été nommé ministre de la Transition écologique et solidaire, il n’est plus président de la fondation, parce que les deux fonctions ne sont évidemment pas compatibles, explique-t-on à la FNH. Du coup, on met ce projet en stand-by, on attend déjà de voir qui sera notre nouvelle présidente ou notre nouveau président. » Le successeur de Nicolas Hulot sera désigné lors du prochain conseil d’administration de la FNH, fin juin. En attendant, la gestion des affaires courantes est assurée par Cécile Ostria, la directrice générale de la fondation. « On va continuer les projets et pour l’instant il n’est pas question d’annulation, plutôt de stand-by, assure-t-on à FNH. Les derniers événements se sont passés très vite. On a besoin de se poser un peu ! »

  • Source : Émilie Massemin (Reporterre)
    Photo : © Éric Coquelin/Reporterre

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