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L’intelligence artificielle, un potentiel gouffre énergétique

La consommation annuelle mondiale d’électricité en lien avec l’intelligence artificielle pourrait atteindre 85,4 térawattheures en 2027.

L’intelligence artificielle, nouveau gouffre énergétique ? Dans un texte publié le 10 octobre dans la revue scientifique Joule, le chercheur Alex de Vries (actuellement doctorant à l’université Vrije d’Amsterdam) alerte sur les conséquences du recours grandissant à l’intelligence artificielle sur nos systèmes énergétiques.

Lors de leur phase d’entraînement, les outils d’intelligence artificielle (comme ChatGPT) ont besoin d’être « nourris » de large bases de données, explique le chercheur. « Bloom » — un grand modèle de langage capable de générer du texte en 46 langues — a ainsi consommé autour de 433 mégawattheures d’électricité (soit l’équivalent de la consommation annuelle de 40 foyers étasuniens) au cours de sa phase entraînement. La phase de fonctionnement est également extrêmement énergivore : avec 195 millions de demandes quotidiennes, ChatGPT requière en moyenne 564 MWh par jour, soit, au plus, 2,9 Wh par demande.

Une consommation qui s’envole

Le chercheur estime que si Google avait recours à l’intelligence artificielle pour répondre à chacune des demandes à son moteur de recherche, cela requerrait 29,2 térawattheures d’électricité par an (soit la consommation annuelle de l’Irlande). Compte tenu des coûts élevés d’approvisionnement en nouveaux serveurs, ce scénario semble improbable à court terme, précise-t-il.

Mais d’ici 2027, selon ses projections, la consommation annuelle mondiale d’électricité en lien avec l’intelligence artificielle pourrait atteindre des sommets : 85,4 térawattheures. Cette envolée possible « met en lumière le fait que nous devons être très attentifs à ce pour quoi nous utilisons l’intelligence artificielle, déclare Alex de Vries dans un communiqué. Elle est énergivore, il ne faudrait donc pas l’utiliser pour un tas de choses dont nous n’avons pas vraiment besoin. »

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