9 juillet 2018 à 14h07
Mis à jour le 9 juillet 2018 à 15h27
Durée de lecture : 1 minute
Un rapport révélé ce lundi 9 juillet par France Nature Environnement indique que le site chimique de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), dans le bassin industriel de Lacq, émet des quantités de polluants bien supérieures aux seuils autorisés. Cette usine appartient au groupe pharmaceutique Sanofi, déjà à l’origine du scandale de la Dépakine il y a quelques années.
Le rapport, réalisé par la préfecture met en évidence des rejets de matières dangereuses à des taux astronomiques. Sanofi a l’autorisation de rejeter cinq composés organiques volatils (bromopropane, toluène, isopropanol, valéonitrile et propène) dans l’air dans la limite globale de 110 mg/m3. Or, il en émet en réalité 770.000 mg/m3… soit 7.000 fois plus que la norme autorisée.
« Parmi ces cinq substances, le bromopropane, qui entre dans la fabrication du valproate de sodium (Dépakine), se démarque dangereusement, indique France Nature Environnement. Sa valeur limite d’émission est fixée à 2mg/m3, mais en octobre dernier ce sont 180.000 mg/m3 qui ont été envoyés dans l’air. La situation a empiré en mars, avec un rejet de 380.000 mg/m3. Ces deux contrôles ponctuels ont révélé un dépassement de 90.000 fois et 190.000 fois la norme sur deux colonnes d’abattages (qui traitent les gaz avant de les rejeter dans l’air). » Cette substance a un potentiel cancérigène, mutagène et reprotoxique (baisse de la fertilité et malformation des fœtus).
Face à l’ampleur de la pollution et aux menaces pour les habitants alentours, les associations France Nature Environnement et la Sepanso 64 demandent l’arrêt immédiat des pollutions, quitte à envisager la fermeture administrative du site.
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