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En brefClimat

Désertification : la « COP des pauvres » s’achève sans avancées

Un lac confronté à la sécheresse.

Elles se suivent et se ressemblent. Vendredi 20 mai, la quinzième COP sur la désertification s’est achevée avec un goût d’amertume, à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. Deux semaines durant, les délégués des 196 États réunis à ce sommet ont travaillé à l’élaboration d’une nouvelle stratégie pour protéger les terres contre la désertification, les sécheresses et l’appauvrissement des sols. Si l’agriculture intensive a été pointée du doigt, rien de concret n’est sorti de ces longues négociations.

Dans l’accord final figurent « l’accélération de la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030 », le renforcement « de la résilience face à la sécheresse », l’amélioration de « l’implication des femmes dans la gestion des terres » ou encore la promotion des emplois décents basés sur la terre pour les jeunes. Autant d’engagements vastes et brumeux, dont l’évaluation et le suivi s’annoncent délicats.

Un grand nombre de délégués du continent africain militait pour qu’un protocole additionnel sur la sécheresse soit ajouté à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Cet instrument juridique contraignant, inspiré du protocole de Kyoto, aurait facilité la levée de financements dédiés à la lutte contre les conséquences de la sécheresse. C’était sans compter la délégation étasunienne. Selon Le Monde, celle-ci « a opposé un refus net à ce projet de protocole ». Un sujet remis à 2024 lors de la prochaine COP sur la désertification qui se tiendra en Arabie saoudite.

À l’heure de replier les stands, les regrets dominent l’esprit d’Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la convention sur la désertification : « S’il y a un point que j’aurais bien voulu voir avec beaucoup plus de proéminence, c’est la participation du secteur privé », rapporte-t-il à RFI. Les multinationales étaient en effet les grandes absentes de cette COP15. Si beaucoup d’entre elles avaient fait le déplacement à Glasgow pour la COP26 sur le climat, le manque de médiatisation de celle sur la désertification les a vraisemblablement dissuadé d’étaler leur stratégie d’écoblanchiment. « C’est peut-être la COP des pauvres, la COP des pays en développement », a conclu Abou Bamba, président du comité d’organisation.

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