La France va réduire son soutien financier aux projets pétroliers et gaziers

Le gouvernement propose de mettre fin dès 2023 aux garanties à l’export accordées à la grande majorité des projets pétroliers et gaziers. - Flickr/CC BY 2.0/Paul Lowry
Le gouvernement propose de mettre fin dès 2023 aux garanties à l’export accordées à la grande majorité des projets pétroliers et gaziers. - Flickr/CC BY 2.0/Paul Lowry
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Énergie Climat Économie FossilesLes projets pétroliers et gaziers vont-ils perdre leurs soutiens français ? Dans son projet de loi de finances (PLF), présenté le 26 septembre en Conseil des ministres, le gouvernement propose de mettre fin aux garanties à l’export accordées à la grande majorité des projets pétroliers et gaziers, et ce dès la fin de l’année.
Les garanties publiques à l’export peuvent être comparées à une assurance fournie par l’État aux projets d’extraction, de transport et de stockage d’hydrocarbures. Elles représentent un budget important : entre 2009 et 2019, la France a accordé 9,3 milliards d’euros de garanties exports aux énergies fossiles, notamment en Arctique et au Mozambique, selon les Amis de la Terre. Le gouvernement n’envisageait jusqu’à présent d’y mettre fin qu’en 2025 pour les projets pétroliers, et en 2035 pour les projets gaziers. Un non-sens climatique, selon Lorette Philippot, chargée de campagne Finance privée au sein de l’association.
« Une avancée décisive », mais avec des limites
Proposer de mettre fin à ces garanties à l’export dès la fin de l’année est « une avancée décisive », se réjouit l’organisation dans un communiqué. Cette décision pourrait « inciter d’autres pays à s’engager », et rediriger « des milliards d’euros vers la transition énergétique ».
L’association relève cependant deux points faibles : les centrales de production électrique à base de gaz ou de pétrole ne sont pour le moment pas concernées par la proposition du gouvernement. « Or, investir aujourd’hui dans ce type de projets et construire la dépendance de régions aux hydrocarbures pour les prochaines décennies ne représentent ni bénéfice pour le climat, ni pour la transition énergétique des pays du Sud. Cela détourne des capitaux des véritables solutions, dans les économies d’énergie, la rénovation thermique et l’efficacité énergétique, et ralentit le développement des énergies renouvelables », estime l’association.
Le gouvernement propose également de soutenir des projets permettant de réduire l’impact environnemental d’installations existantes, comme des dispositifs de capture et de stockage du carbone. Des technologies « immatures », selon les Amis de la Terre, qui risqueraient, là encore, de « détourner » les fonds publics nécessaires au développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.