La Russie pourrait reprendre les essais nucléaires

Le président russe Vladimir Poutine, en octobre 2022. - Wikimedia Commons/CC BY 4.0 Deed/Kremlin.ru
Le président russe Vladimir Poutine, en octobre 2022. - Wikimedia Commons/CC BY 4.0 Deed/Kremlin.ru
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La Russie va-t-elle reprendre les essais nucléaires ? C’est ce que laisse craindre un vote à la Douma, la chambre basse du Parlement russe. Le 17 octobre, les députés ont voté à l’unanimité (412 voix pour, 0 contre et 0 abstention rapporte l’agence Reuters) pour la révocation de la ratification par le pays du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Ticen).
Ce texte engage les États à ne pas effectuer d’explosion expérimentale d’arme nucléaire, dans quelque environnement que ce soit. La Russie l’avait ratifié en 2000 mais Vladimir Poutine s’était exprimé, plus tôt ce mois d’octobre, pour signifier que son pays pourrait se retirer de l’accord, tout en restant flou sur la reprise effective, ou non, d’essais nucléaires.
Ouvert à la signature en 1996, le Ticen n’est, de fait, jamais entré en vigueur, car il n’a été ratifié que par 36 des 44 États qui étaient engagés dans les négociations originelles. La Chine, et surtout les États-Unis, ne l’ont notamment jamais ratifié, contrairement à la France et au Royaume-Uni, autres puissances nucléaires historiques.
La Russie reproche notamment aux États-Unis ce manque d’engagement, sur fond de guerre en Ukraine et de tensions croissantes avec l’Occident. Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, a déclaré lors du vote que celui-ci visait à « défendre » les citoyens russes et à contrer « l’hégémonie » étasunienne, relate l’AFP. Ce vote n’acte toutefois pas du retrait du traité, procédure bien plus longue si elle devait être menée à son terme.
« C’est ce que cherche avant tout le Kremlin : faire peur à l’Occident. La Russie ne pense pas vraiment utiliser l’arme nucléaire, mais elle multiplie les signaux pour accroître la pression », analysait en réaction une source russe auprès des Echos.
La dynamique est tout de même inquiétante : CNN révélait en septembre que plusieurs sites d’essais nucléaires faisaient l’objet d’un regain d’activité suspect, aussi bien en Russie qu’en Chine et aux États-Unis.
Même sans entrer en vigueur, la signature du Ticen par de nombreux pays avait coïncidé avec une période d’accalmie nucléaire dans le monde. Les derniers essais russes remontent à l’époque soviétique, en 1990 et les derniers étasuniens à 1992. Au XXIe siècle, seule la Corée du Nord a jusqu’à présent mené des essais nucléaires.