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La pollution de l’air pire que l’alcool et le tabac

La capitale indienne New Delhi (ici en 2018) est la mégalopole la plus polluée au monde.

La pollution de l’air menace davantage l’humanité que l’alcool et le tabac, selon une étude publiée le 29 août par l’Institut de politique énergétique de l’université de Chicago (Epic).

Selon les chercheurs, la pollution aux particules fines émises par les véhicules à moteur thermique, l’industrie et les incendies favorise la survenue de maladies pulmonaires, cardiaques, d’AVC ou de cancers. Si les normes de qualité de l’air de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) étaient respectées, l’espérance de vie mondiale augmenterait de 2,3 ans. En comparaison, l’alcool et la malnutrition maternelle et infantile coûtent respectivement 2,2 et 1,6 années d’espérance de vie dans le monde.

Certaines régions du monde sont particulièrement concernées. Au Bangladesh, les habitants sont exposés à un taux moyen de particules fines de 74 microgrammes par mètre cube (μg/m³). Ils gagneraient 6,8 années d’espérance de vie si cette concentration était abaissée à 5 μg/m³, conformément aux recommandations de l’OMS. Le gain d’espérance de vie serait encore plus important pour les habitants de la capitale indienne New Delhi, mégalopole la plus polluée au monde, avec un taux moyen annuel de particules fines de 126,5 μg/m³. Or, la pollution de l’air n’est pas une fatalité, selon les auteurs : la Chine a ainsi réduit la pollution de l’air de 42,3 % entre 2013 et 2021. Si elle poursuit ses efforts jusqu’à respecter la norme de l’OMS, ses habitants pourraient encore gagner 2,2 ans d’espérance de vie.

Mais les régions les plus polluées sont également celles qui consacrent le moins d’argent à l’amélioration de la qualité de l’air. Si des dispositifs internationaux existent pour lutter contre le VIH, le paludisme ou la tuberculose, à l’image du Global Fund qui déploie 4 milliards de dollars par an dans la lutte contre ces maladies, aucun équivalent n’existe pour la pollution atmosphérique. « Pourtant, la pollution de l’air réduit davantage l’espérance de vie moyenne d’une personne en République démocratique du Congo et au Cameroun que le VIH, le paludisme et autres », souligne le rapport. Et la tendance n’est pas prête de s’inverser, à cause de la multiplication des mégafeux de forêt dans le monde en lien avec le changement climatique.

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