La société Arkolia confirme son projet de méga centrale solaire sur le Larzac

Le président d’Arkolia Energies, PME spécialisée dans les énergies renouvelables, Laurent Bonhomme, a lancé mardi 16 avril la concertation préalable à un projet de parc photovoltaïque « Solarzac » dans le Larzac héraultais, contesté par des défenseurs de l’environnement, des élus locaux et des paysans.
M. Bonhomme a détaillé, au cours d’une conférence de presse au Cros (Hérault), en présence du maire de la commune Alain Viala et de Eric Saint-Cierge, propriétaire du terrain où pourrait voir le jour le futur parc (actuellement une chasse privée), trois « scénarios » pour le projet. Il a exposé le premier scénario, mis en avant sur les plaquettes de présentation, qui prévoit 29.990 tables photovoltaïques implantées sur 400 hectares, pour une puissance de 320 MW, qui alimenterait en partie une unité « power to gas » capable de transformer de l’eau et du CO2 atmosphérique en méthane. Mais il a également avancé d’autres scénarios moins ambitieux : l’un qui couvrirait 220 ha en 100 % solaire pour une puissance de 180 MW, l’autre qui s’étendrait sur 400 ha en 100 % solaire pour une puissance électrique de 320 MW .
Arkolia Energies a évoqué des créations d’une trentaine à près de 190 emplois et des retombées fiscales par an pour les collectivités locales de 1,5 à près de 3 millions d’euros.
« Ce projet détruira définitivement tout ce qui fait la valeur patrimoniale de cette région, ont estimé les opposants », réunis au Caylar (34), dans un texte lu par Bernard Ricau, ornithologue et président de l’association « Terres de Larzac , terres de biodiversité, terres de paysans », créée contre ce projet.
« La population du Larzac et des régions avoisinantes, en total accord avec la majorité des élus locaux, considère que ce projet privé - mais qui se targue de bénéficier de soutiens publics - est totalement illégal vis à vis des lois françaises et européennes, sur le plan de la préservation des terres agricoles et de la biodiversité ainsi que du caractère paysager et des intérêts économiques liés au tourisme », a encore écrit Bernard Ricau.
« La défense des terres agricoles, c’est la défense d’un bien commun pour l’ensemble des citoyens et des citoyennes, qui ne peut être sacrifié à des intérêts financiers privés », a pour sa part déclaré la Confédération paysanne de l’Hérault, opposée au projet, dans un communiqué.
- Source : Reporterre et Connaissance des énergies.
- Photo : Des hangars équipés de panneaux solaires sur le causse du Larzac. © Dominique Voillaume