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Le changement climatique menace la capacité de stockage du carbone des forêts tropicales

S’il avait déjà été montré que les forêts tropicales absorbent aujourd’hui un tiers de carbone en moins que dans les années 1990, une nouvelle étude, publiée le 21 mai dans la revue Science, montre que l’augmentation de la température terrestre réduit la durée durant laquelle le carbone absorbé par les forêts tropicales peut rester stocké dans le sol.

Cette diminution de la capacité de stockage des arbres des forêts tropicales est due à leur « sensibilité thermique », selon l’équipe de chercheurs. Lorsqu’ils sont exposés à un climat trop sec et chaud, ils grandissent plus lentement, voire meurent. Ils relâchent ainsi prématurément dans l’atmosphère le carbone qu’ils ont absorbé au cours de leur vie. « Le stock de carbone contenu dans ces forêts reste stable jusqu’à une température diurne seuil de 32 °C. Au-delà de ce seuil, ce stock diminue très fortement », précise Bruno Hérault, coauteur de l’étude et spécialiste des forêts tropicales dans l’unité Forêts & Sociétés au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement).

Les chercheurs ayant participé à cette étude craignent que le changement climatique ne réduise considérablement la capacité de stockage du carbone des forêts tropicales. Selon eux, les objectifs formulés dans l’Accord de Paris sont insuffisants. « Si nous limitons les températures moyennes mondiales à une augmentation de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, cela pousse près des trois-quarts des forêts tropicales au-dessus du seuil de température que nous avons identifié, explique Martin Sullivan, l’auteur principal de la publication, chercheur à l’Université de Leeds et à l’Université métropolitaine de Manchester. Toute nouvelle augmentation de la température entraînera des pertes rapides de carbone forestier en zone tropicale. »

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