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Le gouvernement renonce à réduire de 50 % le nucléaire dans le mix électrique

Centrale nucléaire de Civaux (Vienne).

C’est un revirement doublé d’un mensonge. Alors que le Sénat examine, mardi 17 janvier, un projet de loi pour accélérer la construction des EPR2, le cabinet de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, assurait que le gouvernement ne voulait pas dès maintenant supprimer l’objectif fixé par la loi de transition énergétique de 2015. Pour rappel, cet objectif visait à réduire à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité. C’était l’une des mesures phares de cette loi.

« Ce serait malvenu. Nous ne voulons pas préempter le débat national organisé par la Commission nationale du débat public et les réflexions autour du mix énergétique », affirmait le cabinet dans un point presse lundi 16 janvier. Ils disaient vouloir d’abord se concentrer sur des enjeux techniques de simplification administrative.

Mais les sénateurs avaient proposé plusieurs amendements, dont la suppression de la réduction de la part du nucléaire. Le gouvernement a finalement suivi leur avis et déposé un amendement allant dans ce sens. Il remplace l’objectif de réduction de la part du nucléaire par un objectif très vague, consistant à « diversifier le mix électrique en visant un meilleur équilibre entre le nucléaire et les énergies renouvelables ».

C’est un changement de cap majeur. « Si cet amendement est accepté, le texte changerait de nature, alerte l’avocat Arnaud Gossement. Il réorienterait de manière substantielle la politique énergétique nationale. »

La loi de transition énergétique de 2015 était présentée comme l’un des textes les plus importants du quinquennat de François Hollande. Dans sa promesse de campagne, Emmanuel Macron avait promis de « garder le cadre » de cette loi. Mais dès 2019, l’échéance pour atteindre ces fameux « 50 % » avait déjà été reportée à 2035, alors que la loi de 2015 prévoyait un horizon à 2025.

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