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Étalement urbain

Le gouvernement veut bétonner les terres agricoles de Gonesse

Le gouvernement prévoit de relancer l’artificialisation du triangle de Gonesse malgré la forte mobilisation citoyenne pour protéger ces terres agricoles. Vendredi 7 mai 2021, Jean Castex annoncera le projet d’extension du marché de Rungis en lieu et place de ces terres fertiles.

Sur le triangle de Gonesse, la bataille est loin d’être finie. Selon l’Agence France presse (AFP), le gouvernement souhaiterait étendre le marché de gros de Rungis sur ces dernières terres agricoles en périphérie de Paris. Le Premier ministre, Jean Castex, est attendu vendredi 7 mai 2021 sur place. Accompagné d’élus locaux et de parlementaires, il devrait annoncer officiellement le projet. Contactés par Reporterre, Matignon et la société gestionnaire du marché de Rungis se refusent à toute communication supplémentaire d’ici vendredi. Le chantier est hautement sensible. Il porterait sur « un terrain de 50 à 100 hectares » et ouvrirait la voie à l’urbanisation du triangle, au grand dam des opposants mobilisés depuis des années.

Le gouvernement assure que ce projet d’annexe du marché de Rungis serait tourné « vers les producteurs locaux, les circuits courts de l’Oise et du Vexin ». Il vante l’intérêt écologique du chantier et affirme qu’il permettra d’éviter des contournements routiers. Dans son rapport remis au Premier ministre en décembre 2020, le préfet du Val-d’Oise, Amaury de Saint-Quentin, avait déjà évoqué cette option. L’extension de Rungis représenterait un investissement de 600 millions d’euros, avec un potentiel de plusieurs milliers d’emplois, chiffrait-il. Un argument de poids pour un territoire paupérisé.

Depuis l’abandon du mégacentre commercial et de loisirs Europacity, en 2019, le devenir de ces terres agricoles reste en sursis. Les écologistes exigent de sanctuariser cet espace en développant des fermes maraîchères et une agriculture locale mais le combat est loin d’être gagné. Les 280 hectares du sud du triangle de Gonesse suscitent toujours l’appétit des aménageurs.

La Société du Grand Paris prévoit de construire une gare en plein champ. Le chantier a démarré malgré la création éphémère d’une Zad, expulsée au bout de deux semaines en février dernier. Les travaux continuent aujourd’hui et le ballet des pelleteuses du Grand Paris pourrait bientôt être rejoint par celles du marché de Rungis.

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