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En brefÉnergie

Les États-Unis autorisent une nouvelle « bombe climatique »

Avec le projet Willow, ConocoPhillips espère produire 576 millions de barils de pétrole sur trente ans. Ici, l'oléoduc trans-Alaska, reliant les champs pétrolifères du nord de l'Alaska à Valdez.

Le gouvernement étasunien a approuvé, le 13 mars, l’immense projet Willow, porté par le géant texan ConocoPhillips. Ce dernier espère produire 576 millions de barils de pétrole sur environ trente ans. Au grand dam des écologistes et de certaines communautés autochtones, qui s’inquiètent des répercussions environnementales de cette nouvelle « bombe climatique ».

La bataille autour de ce projet, situé sur des terres fédérales publiques, dure depuis des années : approuvé dans un premier temps par l’administration Trump, il avait été interrompu en 2021 par un juge, qui avait requis un nouvel examen du gouvernement. Joe Biden a finalement donné son feu vert, revenant ainsi sur l’une de ses promesses de campagne. Le président des États-Unis avait en effet assuré, durant sa campagne électorale, qu’il n’autoriserait aucun nouveau forage pétrolier ou gazier sur les terres fédérales.

Selon les estimations de l’administration étasunienne, citée par CNN, le projet devrait générer 9,2 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an — soit autant que 2 millions de voitures thermiques. Comble de l’ironie : ConocoPhillips envisage de refroidir artificiellement la zone de forage afin d’éviter que le dégel du pergélisol — causé par le changement climatique — ne déstabilise ses infrastructures pétrolières.

Dans les colonnes du Guardian, des habitants autochtones de l’Alaska s’inquiètent également des répercussions de l’extraction de pétrole et de gaz sur la qualité de l’air, ainsi que sur la santé des poissons et des caribous. Interrogé par le quotidien britannique, l’ancien vice-président des États-Unis Al Gore a qualifié « d’irresponsable » ce type de projets, qui nous mènent tout droit vers le « chaos climatique ». En 2021, l’Agence internationale de l’énergie expliquait que plus aucun nouveau projet pétrolier ou gazier ne devrait être lancé, si l’humanité voulait avoir une chance de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

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